Ce weekend à Montréal, il y avait le festival Mile Ex End Musique !
Après le festival international de Jazz, c’était sans aucun doute celui que j’attendais le plus, tant sa programmation était dingue. Situé sous le viaduc Van Horne dans mon quartier (La Petite Patrie), le festival a réussi à transformer cet espace très urbain, en un lieu de festivité et de rencontres vraiment atypique : installations lumineuses, espace dédié aux créateurs, food trucks, jeux pour les enfants et 3 scènes de différentes tailles ont été spécialement installés pour l’occasion.
La météo n’était vraiment pas terrible, surtout le dimanche pluvieux qui a un peu miné le moral des troupes. Je suis quand même assez chanceux, car depuis le temps, c’est la première fois que je me retrouve vraiment sous la pluie durant un festival. Il fallait bien que ça arrive…
Niveau concerts, j’ai eu de belles découvertes avec le show très intéressant de Matt Holubowski, la prestation très chaleureuse de City and Colour qui a terminé la première journée sur une note colorée, après la prestation mitigée de Cat Power. Comme vous avez pu le lire ici et ici, j’ai toujours un peu de mal à parler des concerts de Cat Power, car c’est une artiste que j’aime beaucoup, mais la scène n’est vraiment pas son fort. Je pense que c’est un mélange de stress et de grande exigence envers elle-même (elle s’excuse toujours, se plaint toujours du matériel, etc). Quoi qu’il en soit, l’écouter chanter en live reste quand même une belle expérience, tant sa voix est magnifique.
D’ailleurs, pour la petite anecdote, en plein milieu du concert, un couple est venu se poser juste devant moi, me gâchant un peu la vue alors que j’étais à seulement quelques mètres de Cat Power. L’homme a commencé à masser sa partenaire durant le concert, mais pas un massage vite fait, un vrai massage thérapeutique. Voyant que tout le monde le regardait avec curiosité et étonnement (il faut dire que ça prend de l’espace !), il s’est tourné vers moi et m’a lancé un (en anglais) : « je sais que ça à l’air bizarre, mais je t’assure que si je te le faisais, tu n’y croirais pas ». Je me suis contenté de répondre un « OK », et ni une ni deux, voilà que cet inconnu me plaque contre son dos et me retourne dans tous les sens et me fait craquer tout le corps en plein milieu de la fosse, durant le concert de Cat Power. J’étais assez gêné… Surtout qu’une fois fini, il m’a dit « t’es vraiment tendu » et m’a fait craquer la tête. Là je me suis quand même dit « soit c’est une chiropraticien qui sait ce qu’il fait, soit je vais finir paralysé »…. Au final, je dois avouer que cela m’a fait beaucoup de bien. Le couple est finalement parti quelques minutes après, et j’ai pu regarder la fin de concert en me demandant si je n’avais pas rêvé….
Bref. La pluie n’a pas cessé de tomber dimanche ce qui a un peu (beaucoup) affecté ma motivation… J’ai finalement réussi à décoller en fin de journée, car je tenais absolument à voir Basia Bulat qui est une artiste que j’aime beaucoup. Mauvais temps oblige, la technique était en panne sur sa scène. J’ai bien cru que le concert serait annulé, mais tout est finalement rentré dans l’ordre après 15 minutes. Il faisait froid, j’étais trempé (mais j’avais le dos débloqué), mais Basia Bulat a réussi à me faire oublier tous ces petits tracas avec son concert plein de générosité et de rythme. J’ai adoré sa prestation et son énergie ultra généreuse et très communicative. J’ai vraiment hâte de le revoir sur scène.
Je suis ensuite allé supporter Charlotte Cardin qui jouait sur la grande scène, les instruments bâchés et un public éparpillé, caché sous leurs parapluies. Ce n’est vraiment pas des conditions idéales pour un live, mais j’ai tout de même trouvé le show assez intéressant. Charlotte a présenté beaucoup de nouveaux titres en avant-première et bien que je ne connaisse pas son répertoire, j’ai aimé son univers. À suivre donc 😉
Retour sous le viaduc, pour Patrick Watson que j’avais déjà eu le plaisir de voir à Paris (cliquez ici pour lire mon live report de son concert avec le Philharmonie de Paris). J’aime beaucoup Patrick Watson et vu le monde présent, je ne suis pas le seul ! Bien que la scène soit minuscule, il y avait une très belle scénographie à l’image de son album « Love Songs For Robots » et surtout une chorale sur l’un des piliers du pont (que vous pouvez apercevoir à gauche sur la photo). Avec l’architecture du viaduc, le rendu était bien évidemment complètement dingue. Patrick a su tirer parti de ce lieu atypique et de la chorale pour mélanger ces choeurs avec des morceaux assez rythmés, jouant ainsi sur une dualité vraiment intéressante. Avec un show d’1h30, Patrick a réussi à nous proposer une palette artistique incroyable. La chorale laissant place à des morceaux plus rock avec une touche d’électro et des jeux de lumière magiques, avant de passer en acoustique total (tout le monde autour d’un micro, chose que j’adore) pour finir avec un haut-parleur en plein milieu de la fosse avant de revenir sur scène pour conclure la soirée en solo avec son piano, comme on l’adore. Vous l’avez compris : s’il y avait un concert à ne pas louper ce week-end à Montréal, c’était celui-ci. En ce qui me concert, c’est à ce jour l’un de plus beaux que j’ai eu la chance de voir !
Godspeed You! Black Emperor a finalement clôturé ces 2 jours de festival. Groupe que j’écoutais lorsque j’étais étudiant, je n’étais pas vraiment dans le mood et après 30 minutes, j’ai finalement préféré quitter le festival pour rester sur la prestation de Patrick Watson qui m’a vraiment touchée.
Au final, cette première édition est vraiment une réussite, il ne fait aucun doute que les prochaines ne manqueront pas d’inscrire le Mile Ex End Musique Montréal parmi les événements immanquables de la rentrée. En tout cas, j’ai hâte de revenir l’année prochaine 🙂
Avez-vous été conquis par cette première édition vous aussi ? Laissez vos impressions dans les commentaires !