
Hier soir à Montréal, il y avait Pixies au MTELUS. Et autant le dire d’entrée de jeu : ce concert m’a laissé sur ma faim.
Pour remettre un peu de contexte, Pixies, c’est l’un des groupes les plus influents de la scène alternative américaine. Formé à la fin des années 80, leur mélange abrasif de punk, de surf rock et de mélodies pop tordues a marqué des générations de musiciens, de Nirvana à Radiohead. Des titres comme Where Is My Mind? ou Debaser sont devenus des hymnes pour toute une époque. Sur le papier, donc, c’était une promesse excitante.
La salle du MTELUS était bien remplie, l’ambiance semblait plutôt bonne à l’approche du show. Sur scène, un gros logo lumineux Pixies trônait à l’arrière, simple mais efficace. Puis le concert a démarré… à 21h20. Un horaire franchement tardif pour un mardi soir, et je n’étais pas le seul à le penser à en juger par les visages fatigués autour de moi — et les nombreux départs avant la fin.
Mais plus que l’horaire, c’est le manque total d’interaction du groupe avec son public qui m’a vraiment dérangé. Pas un mot, pas une tentative de connexion. Les chansons se sont enchaînées mécaniquement, presque sans pause, sans liant, sans logique apparente. Je suis pourtant fan de rock brut et de formats épurés, mais là, j’ai eu l’impression d’écouter la même chanson pendant une heure et demie.
La setlist, au lieu d’être une montée en puissance ou un voyage à travers leur discographie, s’est transformée en suite de morceaux joués sans âme. Oui, le groupe était bon. Oui, les musiciens sont pros. Mais l’absence totale d’émotion ou de spontanéité ça laisse un goût amer. Le public, d’ailleurs, bougeait à peine. Une poignée de fans fidèles tentaient de s’enthousiasmer devant, mais l’ambiance générale était étonnamment froide.
Je ne m’attendais pas à des paillettes ou des confettis — c’est Pixies après tout — mais un minimum de lien humain, un regard, un mot, une intention… ça change tout. Et là, rien.
Je suis sorti du MTELUS déçu, presque frustré. Ce n’était pas un mauvais concert d’un point de vue technique, mais c’était un show sans cœur, sans relief, sans envie de partager. Si vous me demandez si je recommande : malheureusement non. Un concert, ce n’est pas juste une série de chansons. C’est une rencontre. Et hier soir, il n’y en a pas eu.


