FAUVE : l’interview-vérité

Fauve corp

C’est à l’occasion du festival Fnac Live 2014 que j’ai eu l’occasion de rencontrer FAUVE. Je les avez déjà vu en concert au Bataclan au printemps (live report dispo ici) et j’étais très curieux de pouvoir échanger avec eux. Que ce soit sur le Corp, leur tournée, leur prochain album ou l’avenir, FAUVE a accepté de se dévoiler en toute simplicité. À la fois touchants, matures et incroyablement humains, ils m’ont offert un échange très enrichissant.

« FAUVE » c’est pour le côté animal ?
Oui y’a de ça, mais c’est arrivé un peu après. Au tout début on était des copains et on s’est mis ensemble sans trop savoir où aller, on avait juste besoin de vider un peu notre sac sans savoir comment le faire et on cherchait un nom pour notre projet qui cristallise le truc, qui nous aide, comme un mantra. On est tombé sur le mot FAUVE et tout de suite ça nous a plu. On a voulait faire un truc « FAUVE». On ne cherchait pas un truc fantaisie ou qui sonne bien, on voulait un truc qui nous botte un peu le cul. Et en fait le mot FAUVE nous a parlé d’abord par rapport au film « les Nuits Fauves », mais on ne l’avait pas vu à l’époque. C’était pour tout ce que ça véhiculait depuis qu’on était petit, tout ce que le film véhiculait comme aura, que ce soit le titre ou l’affiche ou ce que l’on en avait entendu. Du coup, le « parlé » il est venu après ça presque. C’est très étonnant, comment ça s’est fait. C’était d’abord pour « les Nuits Fauves » même si ce n’est pas vraiment le film en lui même, c’est un peu bizarre à expliquer. Y’a le côté un peu risqué, un peu interdit, un peu urgent, un peu sauvage et tous les autres sens du mot FAUVE : le côté animal, la couleur, le mouvement artistique et ça a cliqué. On s’est dit que c’était ça qu’on voulait faire : un truc FAUVE.

Le symbole de la différence est venu après ?
Il est venu un peu après. Ce n’est pas vraiment une différence, on l’a pas adopté dans ce sens-là à la base. On voulait toucher à tout ce qui est graphisme et on voulait un logo, un totem qui soit facile à faire. En fait, c’est un « F » dont la barre est tombée. On cherchait à styliser un « F » et on est tombé sur ce signe mathématique, ça nous a tout de suite plu parce que ça envoyait une idée. C’est un mantra, une déclaration d’unicité, de singularité, ce n’est pas « mieux ou moins bien », ou veut essayer de sortir des jugements de valeur et des comparaisons. Chacun est unique, on fait avec ce qu’on a et à priori ce sera très bien. C’était pas « on est différent de » parce qu’à l’époque on était tout seuls dans notre chambre et on s’en foutait.

Depuis la sortie de votre EP et de votre premier album, on parle du « phénomène FAUVE », comment l’expliquez-vous ?
On ne l’explique pas vraiment, on est un peu embarqué dans le truc comme ça et on vit un peu au jour le jour vis-à-vis de l’expérience qui nous arrive au quotidien. On ne cherche pas vraiment à l’expliquer non plus, parce que concrètement je pense qu’on ne le comprend pas tant que ça. On est étonné en tout cas et c’est positif.

Comment vivez-vous les attaques parfois virulentes à votre égard ?
Il faut s’en foutre, sinon t’arrêtes tout et ils ont gagné. Si tu ne fais pas l’enfant et que t’essayes d’être un tout petit peu gaillard, tu te rends compte que t’as déjà tellement de chance qu’il y ait 3 personnes qui t’écoutent, en l’occurrence plus, et que ça te permette de vivre de ça, d’avoir quitté ta vie de merde que t’aimais pas avant, d’être sur la route avec tes potes… Franchement il faut être un tout petit peu dans la gratitude. Si tu commences à chialer parce qu’il y’a un mongolien sur YouTube qui a dit que t’étais un fils de pute, franchement t’es pas sorti de l’auberge. C’est vrai qu’il y a des gens qui dégustent, peut-être parce qu’ils sont tous seuls, mais nous on est une meute de potes. Au début on n’était pas prêt à ça et s’est arrivé après. On s’est pris le truc en se disant « wow », mais si t’aimes pas, t’écoutes pas et puis c’est tout. Très vite on s’est dit qu’on n’allait quand même pas s’arrêter à ça, c’est ridicule. Et puis les gens qui te chient dans les bottes, c’est souvent des gens qui ont un problème avec toi en réalité. Parce que si t’aimes pas, tu vas pas poster un commentaire, t’en a rien à foutre. On n’a pas le temps, on a trop de taf, trop de concerts, trop de trucs à vivre entre nous, à profiter… On n’a qu’une vie, on ne va pas cracher dans la soupe. Et puis on n’a notre conscience pour nous, on sait d’où on vient.

Quand on vous voit, vous êtes très calmes alors que vos textes ont une certaine rage…
Pour en revenir à ce que disait mon camarade, on n’a pas compris qu’un truc aussi peu sexy, aussi bricolé, aussi bancal, aussi antisexe puisse donner ça. Et en même temps on trouve ça beau parce que ça nous a sortis de plein de choses. Alors y’a des trucs pas faciles à gérer, c’est quand même un peu écrasant parfois d’être estampillé comme ça, ça fou une pression que t’as pas forcément demandé. C’est mécanique, ça vient avec, tu ne peux pas prendre qu’une partie. On ne comprend pas vraiment, et l’expliquer c’est un peu un truc de maison de disque pour essayer de capitaliser dessus, ça reviendrai à être un peu calculateur alors qu’on a toujours fait ça pour nous, comme une thérapie de groupe. On avait besoin de vivre des trucs en dehors de notre vie quotidienne un peu épanouissants, un peu exaltants, entre amis, apprendre à nous connaître en créant dans une espèce de clarté. On l’a fait d’une façon très désintéressée, on n’avait pas d’ambition, juste écrire quelques chansons, faire quelques concerts, histoire que ça t’aide un peu, mais jamais on aurait imaginé qu’on en arriverait là. Donc, on n’a jamais trop compris, jamais trop essayé de calculer parce que ça reviendrait à être un peu cynique peut être et puis les réactions qu’il y aurait eu autour de FAUVE n’auraient été que négatives et on se serait dit « oui en même temps c’est normal, y’a pas de rythme, y’a un peu de mélodies, mais pas trop, c’est un peu impudique… ». Donc en fait tu peux prendre le truc dans les 2 sens, y’a pas vraiment d’explication et je trouve ça bien qu’il n’y en ait pas, c’est peu aussi la magie du truc c’est aussi ça qui fait qu’on essaie de savourer chaque jour. On ne sait pas ce qu’il se passera demain, ça peut partir aussi vite que c’est arriver.

Justement est-ce que ça vous a changé, ou changé votre manière de travailler ?
Même si on peut avoir un peu plus de matos, on reste toujours une bande de potes qui fait son truc dans son coin et c’est justement ce qui fait toute la naïveté du projet. On n’a pas envie demain de demander à une agence de produire notre clip, c’est pas l’idée, on préfère le faire nous même, le bricoler. C’est pas qu’on ne veut pas perdre ce côté artisanal, c’est qu’on ne peut pas. Parce qu’on a fait ces vidéos un peu comme ça et au final on apprend, on acquiert de l’expérience et je pense qu’on est assez fiers de voir nos critères de base se polisser. Et voir certains réflexes qui arrivent, mais dans tout en fait : que ce soit dans l’écriture des textes, dans la contemplation de nos moments de vie et la transposition de ces moments dans l’écriture, puis ensuite dans la réalisation. Y’a forcément un truc, une sorte de dynamique, on grandit avec ce projet. FAUVE c’est difficile à expliquer, on essaye un peu dans les morceaux de façon un peu cryptée, dans les vidéos, etc. Mais c’est difficile à expliquer à quel point FAUVE ça nous a apporté. On a grandi avec FAUVE, et à une vitesse qu’on n’aurait jamais imaginée. On a l’impression d’avoir eu droit à une seconde chance, une seconde naissance, c’est fou. On était dans notre piole, à raconter nos trucs, à filmer des trucs à l’arrache, on montait ça et puis il s’est passé un truc complètement fou et vraiment pas prévisible, et on y est allé. On a quitté nos boulots pour une partie d’entre nous et on a foncé là dedans en se disant qu’on le fera peut-être qu’une fois dans notre vie. On est allé sur la route avec notre petit camion, on a bouffé de la routé, rencontré des gens, produit et enregistré tout seul, etc. Y’a tout le bordel qui est arrivé des médias, des trucs, on s’est vachement protégé de ça, on a refusé plein de choses. Maintenant on s’est calmé parce qu’on est plus en vitesse de croisière donc c’est moins dangereux. On n’a dû imposer nos règles aussi, on n’a jamais voulu se montrer, même quand personne ne connaissait FAUVE. On n’était même pas sorti de notre chambre, y’avait même pas de page internet, même pas de vidéo, déjà pour nous c’était impensable de mettre des gueules sur ce projet autre que du graphisme ou des gens de dos… Quelque chose de collectif. Bref on a dû apprendre très vite plein de choses et ça nous a vachement consolidé. Autant en thermes de créations, je pense qu’on a beaucoup appris. On vit des choses qu’on n’aurait jamais imaginé vivre. Vous imaginez : y ‘a un an on jouait sur la place du village à Blois et on était super heureux. Y’avait plein de monde et c’était génial. Avant-hier on faisait les vieilles charrues, y’avait genre 40 000 personnes. Comment tu peux mettre des mots là dessus ? C’est comme si un truc nous avait pris et nous avait sorti des rails, c’est les Goonies ou Harry Potter : « maintenant tu vas vivre un truc et t’as intérêt à en faire quelque chose parce que ça n’arrivera pas tous les jours ».

Fauve corp 02

En quoi le Corp est-il différent d’un groupe et son équipe ?
Déjà ce n’est pas qu’un groupe, car il y a le graphisme, la photo, la vidéo… Le but c’est de toujours être avec la même personne sur tel et tel sujet. C’est un collectif dans le sens où il y avait des piliers de base qu’on a tout de suite voulu développer, c’était : texte, musique et image. Sur scène, il y a un vidéaste avec nous. Il a son moniteur, ses retours et il mixe en direct ses images. Déjà à la base, dans le noyau dur du projet, il y a un vidéaste qui fait de l’image, du graphisme, etc. En fait, tous les groupes sont des collectifs, mais nous on a décidé de le verbaliser autrement par correction, par souci de cohésion, par envie d’amener le plus de personnes avec nous. Y’a des groupes de musiques qui travaillent toujours avec le même mec, mais le truc c’est que ces gens-là n’existent pas vraiment, ils ne sont pas verbalisés dans le projet et ils deviennent interchangeables. Nous, on ne veut pas que les gens soient interchangeables. Sur le papier ça peut paraître comme une chicane théorique, mais en réalité ça a changé beaucoup de choses, parce que depuis le début tu répètes à ton pote qui fait du graphisme, de la vidéo ou n’importe quoi qu’il est FAUVE au même titre que le guitariste, ça favorise vachement les initiatives et la dynamique de groupe. Maintenant on se rend compte que ça a tout changé. Tous les groupes sont des collectifs, autant faut-il le dire, l’appliquer et respecter ce principe.

Comment concrétisez-vous le Corp sur scène ?
Justement en ne mettant pas en avant les 5 qui sont sur scène. On se noie dans la vidéo, dans les images, et les images c’est nous, c’est le collectif. Il n’y a pas de poursuite sur machin qui fait ça, ou le solo de bidule… On essaie de mettre le collectif en avant et pas les individualités de chacun. C’est dans l’ADN du truc. Il y a toujours eu de la vidéo sur scène et s’il n’y a pas de vidéo, on ne fait pas de concert, c’est notre règle.

Fauve corp 04 © http://johpocobene.wordpress.com/

Dans votre processus de création, l’image arrive avant la musique ou l’inverse ?
Ça dépend, à la base on faisait texte, musique et vidéo en essayant que les 3 racontent le même truc, mais peut-être d’un angle différent. Avec « Blizzard » on a pu faire l’exercice inverse, c’est-à-dire : on avait une chanson dont on a tiré une petite histoire qui est plus longue que la chanson, du coup on a divisé la chanson en deux et on a dû créer des instrumentales, des voix of, etc. C’était un super exercice et on a vachement pris plaisir à écrire une histoire qui suive la même trame que le morceau, mais qui soit juste une formalisation différente. Du coup sur « Voyous » par exemple on a pris l’histoire d’un mec qui est suivi par sa culpabilité, mais ce n’est pas vraiment le personnage de la chanson. Dans « Infirmière », la chanson est racontée par un mec et on voulait que dans la vidéo ce soit vu du point de vue des nanas. On prend vachement plaisir à écrire des histoires filmées, c’est un truc qu’on a découvert et c’est vraiment génial, mais c’est vrai que pour l’instant, c’est plus la musique puis la vidéo. Mais on est en train de travailler sur des trucs pour la suite et on a vraiment envie de faire l’inverse : écrire un petit film et ensuite adapter la musique à ça. On espère que ça pourra accompagner le deuxième album.

Justement, « Vieux Frères – Partie 2 » abordera-t-il les mêmes thèmes ?
On est toujours en thérapie, mais les thèmes évoluent avec nous, on ne va pas parler du bureau alors qu’on y est plus, mais ça se ressemble forcément, parce que ce sont nos chevaux de bataille ou parce que ce sont de belles choses qu’on a envie de dire, mais ce sera quand même plus lumineux que le premier, peut-être plus adulte ou moins ados attardés, je sais pas.

Vous avez rempli le bataclan sur plusieurs semaines en début d’année. Est-ce que tous les concerts se ressemblent dans ce genre de configuration, ou est-ce qu’au contraire chaque concert est unique ?
Le problème qu’on a c’est que tout est séquencé. On n’utilise des sons qui sont samplés et que l’on lance avec le pad au début du morceau, comme avec la batterie par exemple. Ce sont des sons synthétiques, et pour avoir ça t’es obligé d’utiliser certaines machines. T’es pas avec une vraie batterie ou un vrai guitariste et en plus on est vraiment des mauvais musiciens, enfin on s’améliore un peu, mais c’est quand même pas la folie, donc du coup on est obligé de séquencer les morceaux. Alors, on peut les changer d’un concert à un autre et c’est ce qu’on fait de temps en temps, mais là où on va essayer de faire la différence entre chaque concert, ce n’est pas tant sur la structure, mais c’est dans la façon dont on va le jouer, l’ambiance, les gens, etc. Donc non y’a aucun concert qui se ressemble, après c’est vrai que quand tu fais 20 Bataclan t’as tendance à te dire « merde c’était quelle date déjà ? ». Mais non, c’est jamais la même chose. On n’a quasiment pas d’impro sur tout ce qui est instru, mais par contre sur la voix et l’image, un peu quand même. Ce n’est pas un truc rigide au final.

Votre meilleur souvenir sur scène ?
Le meilleur cette année c’était La Rochelle. Je ne sais pas pourquoi, mais c’était dément.

Le pire ?
Tous les concerts qui ont été annulés, ça c’est pas un bon souvenir. Sinon à Montauban on a eu un problème technique pendant une demi-heure en plein concert, c’était un peu dur. Mais globalement on n’a que des bons souvenirs de concerts, vraiment. Y’en a où t’es moins content que d’autres forcément, mais t’en tires toujours un petit truc quand même.

Le débit des paroles est impressionnant, ça demande de l’entrainement ?
Au début ça bafouillait à fond, mais c’est de l’entrainement. Quand tu fais plus de 100 concerts vachement rapprochés, au bout d’un moment ça vient. C’est une gymnastique, mais c’est un petit challenge aussi. Tu te dis « j’ai qu’un taf à faire sur scène ». Y’a tout une équipe qui t’entoure pour que le concert tienne la route, alors si toi tu ne fais pas ça proprement, va te coucher.

C’est quand même une performance.
C’est une performance d’installer 3 vidéos-projecteurs et 10 bornes de LEDs en 20 minutes . C’est une performance de se lever à 9h pour décharger une semi-remorque, brancher des câbles, gueuler sur des gens qui ne te respectent pas, te coucher à 4h du mat’ parce que t’as tout rangé sous la pluie en ayant installé 2 fois ton truc, tu vois ? Je parle des techniciens, mais nous on est que 1h30 sur scène, alors c’est notre devoir de le faire proprement.

Fauve corp 03 © http://www.chartsinfrance.net/

Vous avez toujours dit que vous arrêteriez dès que la routine serait là. Vous n’avez pas peur qu’elle arrive trop vite ?
On n’en a parlé hier justement. Ce n’est pas que FAUVE n’existera plus, c’est juste qu’il se transformera en quelque chose qui viendra casser la routine. Ce sera la séquence d’après, le projet d’après. On en parle déjà entre nous, on n’aime pas trop s’avancer, mais on n’a jamais été carriériste et on fait ça pour que ça nous aide, si ça devient une routine ce sera gâché, on commence déjà à réfléchir à l’après. FAUVE nous a beaucoup occupé cette année, on se dit que c’est bien, on est allé au bout de notre truc, on s’est battu pour ça, on a beaucoup travaillé, et là on commence à lever le pied un peu et penser à la suite. Peut-être faire plus de vidéos, peut-être pour d’autres personnes…

Vous avez déjà été sollicité pour faire des vidéos, ou composer pour des films ?
Oui, mais pour l’instant, on attend un peu. Mais on va peut-être attendre de moins en moins, c’est peut-être un truc qui va commencer à nous démanger…

« Vieux Frères – Partie 2 » sera suivi d’une tournée ?
On y pense, mais la question c’est de savoir comment on la fait. Parce qu’on veut commencer à lever le pied. Physiquement, on ne pourra pas refaire la tournée qu’on a faite depuis un an, c’est impossible. Du coup il faudrait faire moins de dates. Mais le truc c’est qu’on est obligé de faire des salles plus grandes. On en parle depuis un mois et on n’arrive pas à se décider parce qu’il faut déjà commencer à prévoir. Ce qui est sûr c’est que s’il y a une tournée, elle sera plus tard, on ne la fera pas juste après la sortie de l’album, on attendra et on fera une pause. On va voyager, bricoler, bouiner… ce ne sera pas avant le printemps prochain. Le problème c’est qu’en France il n’y a pas d’intermédiaire entre les salles qu’on a faites là et les Zenith. On a cherché, mais y’a pas de trucs comme ça. Ou alors y’a des salles polyvalentes en banlieues, mais elles ont un son horrible, c’est froid… C’est genre un Zenith en moins bien. Donc, on se pose la question parce qu’on s’est toujours dit qu’on ne ferait jamais de grosses salles parce que ça ne nous ressemblait pas. Mais on commence à se rendre compte qu’on n’aura peut-être pas le choix. Alors, on se demande comment faire pour que ce soit un truc vraiment FAUVE. Est-ce que ce ne sera pas une tournée « Nuits Fauves » ? On commence à se poser la question. On va essayer de faire un truc qui continue de nous ressembler. C’est la grande question anxiogène en ce moment, parce qu’on n’arrive pas à se décider et que ça commence à urger, mais on ne voudrait pas s’embarquer dans une tournée qui nous pèse. La tournée c’est quand même des moments qui sont sensés être super, donc on ne sait pas trop. Il va falloir trancher. Ce serait rigolo de faire une tournée des caves par exemple, à l’ancienne vraiment comme au tout début. En fait tu te dis « OK je le fais pour moi et on va s’amuser », mais tu laisses tellement de gens sur le carreau, c’est pas cool. On a toujours du mal à quantifier quel est l’auditoire de FAUVE, mais on sait qu’il est plus vaste que le Bikini à Toulouse, ou le 106 à Rouen qui sont des salles qui sont remplit en 3 jours, 3 mois avant. C’est un peu compliqué. A priori, il y aura une tournée, mais on ne sait pas quand et elle sera plus légère.

Pour plus d’information sur FAUVE : fauvecorp.com

Après nos échanges, alors que je me tenais à l’entrée de l’espace presse situé près de la scène et à seulement  5 minutes du début de leur concert, j’aperçois le chanteur de FAUVE. Bien qu’une horde de fans armée de leur téléphone m’entoure, je suis très étonné de voir qu’il se fond complètement dans la foule, incognito. Personne ne le reconnait. Il me fait un signe de tête et nous discutons quelques minutes. Je le remercie encore une fois pour l’interview et le questionne sur son état. Il me confie être un peu stressé, car ici c’est Paris, la famille, les amis, les médias… tout le monde est là ce soir. Il me salue, remonte la capuche de son sweat et rejoint la scène pour commencer son show, me laissant derrière en pleine hallucination…