
Crédit : A.Boissaye – Studio Cui-Cui
Après une pause imposée, JJH Potter revient avec Ghosts Unveiled, un album à la fois personnel et universel. Un disque où la douceur de l’acoustique sert des textes graves, parfois sombres, toujours empreints de lucidité. Il nous raconte la genèse de ce projet, ses inspirations, et sa façon de vivre la musique comme un besoin vital.
Est-ce que tu peux te présenter et me parler de ton parcours ?
J’ai grandi en écoutant beaucoup de musique et c’est ce qui m’a amené à en faire. Ma maman était fan de musique et m’a fait découvrir des artistes qui m’ont donné envie de me lancer dans l’aventure. Il y a du par exemple Elvis Presley ou encore Bob Dylan. Dylan m’a beaucoup inspiré et m’a donné envie de composer.
JJH Potter est né vers 2005 après plusieurs groupes. J’ai toujours écrit mes titres et je suis passé par plusieurs genres comme le rock ou la pop, avec l’influence constante de Dylan mais aussi de Nick Drake et John Martin notamment. J’ai décidé de faire une musique plutôt acoustique et posée pour transmettre un message de manière plus douce.
Le son de JJH a mûri au fil des années ; j’ai sorti deux albums puis après une pause est sorti Low Tide, qui a marqué un tournant décisif pour moi. C’est à partir de ce moment que j’ai décidé de lâcher mon job et de me lancer à 100% dans l’aventure musicale. J’ai rencontré des gens super qui m’ont fait confiance et qui m’ont donné confiance en moi aussi. J’ai eu beaucoup de remises en questions à ce moment aussi sur ma vie et sur ce que j’avais envie d’en faire.
Pourquoi JJH Potter ?
J’ai choisi mon nom d’artiste en référence à ma grand-mère, qui s’appelait Jeanne Joséphine Henriette Pottier. J’ai choisi de ne pas utiliser mon propre nom en tant qu’artiste parce que je trouvais qu’il ne sonnait pas très rock’n’roll mais aussi parce que c’est une manière de lui rendre hommage.
Quels ont été tes différents tâtonnements d’un point de vue musical ?
Je me suis pas mal cherché au niveau de mon univers musical, mais ça fait partie du jeu, c’est un élément qui prend du temps à se définir et qui se construit au fur et à mesure des rencontres entre autres. J’ai écouté Dylan très tôt, mais j’ai aussi vite commencé à jouer de la guitare électrique. Avec d’autres musiciens que j’ai rencontrés on était partis pour faire du style rock/pop, on avait envie de faire du bruit !
Je suis aussi un grand fan des Velvet Underground et ça s’est beaucoup ressenti dans ce que je jouais à mes débuts. Je pense que mes influences musicales définissent qui je suis aujourd’hui, même si en écoutant ma musique on n’y entend pas forcément les Velvet Underground par exemple. Mais tout ce que j’ai écouté et toutes les expériences que j’ai vécues avec d’autres musiciens ont participé à forger mon univers actuel.
On va parler de Someone else’s book, le premier single de ton album à venir. Pourquoi avoir choisi de faire de ce titre le premier extrait de ton disque ?
L’idée était de faire une transition cohérente entre Low Tide et Ghosts Unveiled, sans trop en dévoiler. Les personnes qui connaissent mon univers peuvent y reconnaître ma touche, et c’est aussi l’introduction d’un nouveau chapitre. Someone else’s book est aussi le premier titre de l’album donc c’est le choix qui faisait le plus sens pour moi.
Quelle est la différence majeure entre les deux albums selon toi ?
Les sujets abordés dans les deux disques ne sont pas les mêmes. Avec Low Tide on est plutôt dans l’introspection et la mise à nu, alors que dans Ghosts Unveiled je m’ouvre davantage sur ce qui m’affecte ou me questionne dans la société. La guerre, la mort, le deuil, tous ces sujets qui font partie de notre quotidien malgré nous.
Qu’est-ce qui te plaît dans le fait d’aborder l’Homme et la société dans tes textes ?
Ma façon d’écrire est liée à ce que je ressens. J’ai une écriture très spontanée et je suis un peu comme une éponge : j’absorbe les informations puis je les retranscris dans mes textes et ma composition. C’est pour cela que je parle de sujets qui m’affectent, de choses que j’estime importantes. J’aborde parfois des thématiques graves et porteuses de sens, et je trouve que c’est essentiel pour se recentrer par rapport à sa propre vie. Par exemple, évoquer la mort est indispensable pour se rappeler qu’on est bien vivant.
Low Tide est sorti en 2022. Comment s’explique la pause entre cet album et Ghosts Unveiled ?
C’était indépendant de ma volonté. L’album a été enregistré en 2023 mais ne pouvait pas sortir avant 2024 parce que le studio où je voulais travailler était fermé tout l’hiver. On voulait qu’il soit prêt pour octobre 2024 pour avoir le temps de s’oganiser d’un point de vue des financements du projet entre autres, de la promotion… J’ai accepté un job en tant que backliner pour Olivia Ruiz en parallèle de mon projet, donc ça a encore repousse un peu la sortie de l’album. C’est pour ça que finalement il est sorti en 2025. Donc cette pause est vraiment un concours de circonstances. De mon côté, j’attends ce moment depuis 2023 !
Quel est ton sentiment maintenant que l’album est sorti ?
Je suis très content ! J’ai hâte de le partager, que les gens l’écoutent et qu’on puisse échanger ensemble. Quand tu sors un projet, tu as envie qu’on le critique ou qu’on l’apprécie, mais en tout cas le but est qu’il provoque des émotions chez le public. J’ai envie que les chansons vivent, qu’elles existent à travers les gens. C’est quelque chose de très libérateur pour moi.
Est-ce qu’il y a une chanson de Ghosts Unveiled que tu as particulièrement hâte de jouer sur scène ?
Il y a des chansons sur l’album que je jouais déjà sur scène, donc j’avais plutôt hâte de les enregistrer. C’est le cas de Someone else’s book, Goodbye Love et Here now. Je suis pressé de faire vivre tous les autres morceaux en concert aussi !
Pourquoi as-tu fait le choix de chanter en anglais ?
Ce n’est pas un choix totalement délibéré, c’est seulement l’option qui me semblait la plus logique, certainement en raison de mes influences. Je trouve aussi que c’est une bonne manière d’être compris partout, ou en tout cas par le plus grand nombre de personnes. J’écris en français aussi mais c’est plutôt des petits textes et de la poésie, pas en format chanson.
Est-ce que tu penses à la partie live lorsque tu enregistres en studio ? Ou bien ces deux étapes restent bien distinctes pour toi ?
Je n’ai pas tellement le live en tête à ce moment-là parce que je sais qu’à terme, les morceaux sont destinés à être joués devant un public. Pendant l’enregistrement, je me pose surtout la question de l’orchestration : est-ce que je devrais chanter ce titre-là seul, en duo ? Accompagné d’une voix féminine ou masculine ? Juste à la guitare ou avec d’autres instruments ? En fait c’est en studio que l’identité des chansons se crée donc c’est vraiment une étape clé pour moi.
L’enregistrement est aussi un moment de partage intense avec les autres musiciens. Je fais de la musique parce que c’est important pour moi et pour mon bien-être, mais aussi parce que c’est une manière de partager son vécu. Et j’encourage mes filles à faire pareil ! Elles chantent sur mes deux derniers albums, je les pousse à écrire, à composer, je les enregistre…
Est-ce que tu as un coup de cœur musical à me partager ?
Il y a un duo américain que j’adore et dont j’écoute le dernier album en boucle cette année, c’est Gillian Welch et David Rawlings avec leur disque Woodland. D’ailleurs je viens de prendre des places pour aller les voir avec un copain !
Un mot de la fin ?
Je fais ma release party parisienne à l’Olympic café le 24 mai et un showcase chez Balades sonores le 26 juin, je vous y attends !
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