Hier soir à Montréal, il y avait Franz Ferdinand au Mtelus.
Et autant vous dire que ce n’était pas un lundi soir comme les autres. La salle était bouillante, prête à accueillir les Écossais qui ont marqué les années 2000 avec leur rock nerveux et dansant. Personnellement, j’avais été happé par leur album éponyme en 2004 – Franz Ferdinand, un disque qui a tourné en boucle dans ma vie à cette époque. Mais, pour être honnête, je n’avais jamais vraiment suivi leur carrière après ça. Je savais seulement qu’ils étaient réputés pour leurs riffs accrocheurs et leur énergie sur scène. Autant dire que j’étais très curieux de voir ce que ça donnait en live, vingt ans plus tard.
Et franchement ? C’est l’un des meilleurs concerts que j’ai vus depuis bien longtemps.
Dès les premières notes, le groupe a mis tout le monde dans sa poche. Le son était impeccable, les guitares mordantes, et la section rythmique ultra efficace. À la batterie, Audrey Tait m’a complètement scotché. Elle a un groove incroyable, à la fois précis et organique, avec une présence scénique qui électrisait l’ensemble du show. Elle ne se contente pas de garder le tempo : elle donne du corps, de la puissance, du style.
Alex Kapranos, le chanteur, s’est adressé au public tout au long de la soirée en français. Et pas juste quelques mots appris par cœur : des phrases entières, avec humour et bienveillance. Ça, ici, on adore. L’ambiance était folle : tout le monde chantait, dansait, tapait dans ses mains. Il y avait une telle euphorie que même les agents de sécurité se laissaient emporter, dansant et chantant avec le public. C’était comme si le Mtelus voulait faire concurrence au Centre Bell, où Ivan Demidov se produisait pour la première fois ce soir-là – mais franchement, y’avait pas match.
L’un des moments les plus marquants de la soirée ? Lorsque le groupe nous a demandé une faveur : ranger nos téléphones pour une chanson. Juste une. « Pour qu’on puisse être tous ensemble, ici, maintenant », a lancé Kapranos. Et là, ils ont balancé Take Me Out, une bombe live qui a littéralement mis le feu à la salle. Pas d’écran, pas de distractions. Juste la musique, les lumières, les corps en mouvement. C’était beau, puissant, sincère.
Ce que j’aime le plus dans un concert, c’est quand le groupe interagit avec le public, quand il y a du vrai échange. Et hier soir, Franz Ferdinand a livré bien plus qu’un show : ils ont créé une communion. Une de celles qu’on n’oublie pas de sitôt.