Rencontre avec THELMAA

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THELMAA, c’est une aventure musicale née à Tours, portée par trois artistes aux influences multiples. À l’occasion de la sortie de leur premier album Nocturnal Animal, j’ai parlé création, mélancolie et rêves nocturnes avec Constance.

Est-ce que tu peux nous présenter THELMAA ?
C’est un trio tourangeau composé de moi au chant et à la composition, Paolig à la batterie, aux arrangements et à la compo et Jérémie en composition et au clavier. On fait de la musique hybride : c’est un mélange de pop, de rap, de hip hop.

On vient de sortir notre premier album, Nocturnal Animal, qui est un album semi concept sur le thème du deuil. Le deuil dans le sens de perdre quelqu’un, mais aussi dans le fait d’évoluer, de changer. Le disque traite aussi d’autres thématiques comme le rêve ou encore les démons nocturnes qui nous envahissent dans les moments de déprime. 

Pourquoi THELMAA ?
C’est un hommage à Thelma et Louise, parce qu’on l’a regardé ensemble un soir et on a adoré ! Le message est incroyable, la BO aussi. Et il y a également la volonté d’avoir un prénom pour créer un personnage. C’est une direction artistique qui nous plaît beaucoup : on a envie que THELMAA soit un bout de chacun de nous trois.

Vous vous êtes formés assez récemment, comment vous êtes-vous rencontrés ?
Pour commencer on s’est rencontrés avec Paolig via des copains musiciens. Il cherchait une chanteuse pour un projet de reprises rock à la Janis Joplin pour une tournée d’une semaine en Espagne, et un ami en commun nous a mis en contact à ce moment. 

Du coup on est partis ensemble pour ce projet et ça a matché lorsqu’on a parlé musique et prod. Par la suite on a commencé à composer ensemble sans idée de projet concret derrière mais juste pour faire de la musique. La musique nous a tout de suite réunis et THELMAA est né à ce moment.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de former un trio ?
Avec Paolig, on a fait un premier concert avec une petite batterie et un ordinateur sur scène mais on n’était pas très fans du concept, on trouvait ça un peu impersonnel. Après ça on a regardé un live de James Blake dans lequel il est au synthé et à la batterie avec une guitariste, et c’est là qu’on a eu le déclic.

J’ai connu Jérémie sur l’un de ses projets que j’aimais beaucoup. J’ai fait quelques concerts avec lui à ce moment-là donc j’ai pensé à lui lorsqu’on a voulu trouver une troisième personne. Je l’ai mis en lien avec Paolig et ça a tout de suite matché entre eux. Tous les trois on a des influences musicales qui sont similaires donc l’idée du projet nous est venue très naturellement.

Est-ce que la direction que vous vouliez prendre musicalement a tout de suite été une évidence, ou est-ce que vous avez tâtonné au début ?
Vu nos influences, on avait comme objectif de faire de la musique très teintée, très texturée. C’est ce qui faisait sens par rapport à nos influences, donc on n’a pas eu à tant tâtonner que ça. On a aussi eu tout de suite la volonté de faire de la musique mélancolique car c’est quelque chose qui nous porte. 

Qu’est-ce qui vous a donné envie de chanter en anglais ?
On envisage de chanter des titres en français à l’avenir pour créer davantage de lien avec le public. Mais on a choisi assez naturellement de chanter en anglais parce que les artistes qui nous influencent sont anglophones, et mélodiquement c’est ce qui colle le mieux avec notre style musical. L’anglais nous donne une amplitude artistique plus grande que le français.

Vous mélangez plusieurs styles musicaux, quelles sont vos influences principales ?
On écoute beaucoup 070 Shake, FKA Twigs, James Blake, Rosalía… Beaucoup de femmes qui m’inspirent et que je trouve badass ! Y’a aussi des inspirations du côté de Billie Eilish, Princess Nokia, Ashnikko dans les morceaux rap qu’on fait. C’est très inspirant pour moi de voir que des artistes femmes sont aussi libres de leurs propos et militantes. Elles abordent des thèmes qui me touchent particulièrement, et ça me pousse à écrire des textes sur des sujets forts et difficiles. Ces artistes sont des modèles pour moi, elles me portent. Je trouve qu’elles sont des œuvres d’art à part entière.

Qu’est-ce qui vous inspire lorsque vous créez ?
Mon quotidien m’inspire beaucoup. Par exemple, la chanson To be in the same place m’est venue un soir alors que je regardais une affiche Yves Saint Laurent à un arrêt de bus ! Un autre élément important pour moi est le rapport au public. L’envie de connecter aux autres m’anime. Je suis aussi très inspirée par ce que j’écoute, un album ou une chanson en particulier peuvent me donner des idées de morceaux. L’art nourrit l’art.

Votre premier album vient tout juste de sortir, comment vous vous sentez ?
Je suis fière de nous d’être au bout de l’aventure, surtout qu’en indé c’est pas toujours évident. Heureusement il y a plein de personnes qui nous entourent et qui croient en notre projet, et ça c’est vraiment précieux. Je suis heureuse d’avoir partagé cette aventure avec une équipe aussi géniale. On est aussi très soulagés de pouvoir enfin faire vivre notre album à travers d’autres regards. Et chacun a sa propre analyse des chansons et peut se réapproprier les morceaux. C’est une expérience vraiment enrichissante !

Vous avez sorti un EP en 2022, In Silence. En quoi la création d’un album diffère-t-elle de celle d’un EP ?
Selon moi, il y a davantage la liberté de raconter une histoire sur un album. Un EP n’est pas vraiment une œuvre en elle-même, c’est plus la réunion de plusieurs singles. Avec un album, on sait que pour les deux ou trois prochaines années on a un projet à défendre sur scène, une représentation de ce qu’est la musique pour nous.

Vous avez déjà des projets pour la suite ?
Là on prévoit surtout de jouer notre album, de faire des versions acoustiques de certains morceaux pour les faire vivre autrement et les réinventer. On aimerait aussi se remettre à la création une fois qu’on aura digéré la sortie de l’album. On a passé deux ans dessus, on a composé une cinquantaine de morceaux, ça fait beaucoup ! On a besoin d’un petit temps avant de passer à la création d’un autre projet.

Quel artiste, album ou chanson découvert récemment voulez-vous recommander ?
Je viens de découvrir un super titre d’Oklou qui s’appelle choke enough et il est vraiment super ! Il a un côté jeu vidéo que j’adore, tout l’album est top.

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