Entretien avec Negrito à l’occasion de la sortie de son album Le Bien ou le Mal

Negrito Le Bien ou le Mal 2021

Crédits photo : DR

C’est généralement difficile, et nous y sommes tous confrontés. Une décision à prendre, une direction, un parti … Choisir. Trancher. Agir, pour au final avancer, pas forcément dans le bon sens. Noir ou blanc, bien ou mal, c’est ce qui nous divise mais c’est aussi ce qui nous constitue. C’est le corps de Le Bien ou le Mal, tout premier album de Negrito, rappeur de 23 ans originaire du 77.

Que ce soit bien clair, ce nom de scène est simplement l’idée d’un ami du rappeur, sans signification particulière. Dans son quartier c’est comme ça qu’on l’appelle, c’est resté pour la musique.

14 titres, 4 featurings, humeurs variées et variables. Du kickage, du plus doux, de la mélo, il y a de tout. Negrito s’aventure, expérimente, sans s’éparpiller. Avec ce premier album il nous confirme ses aptitudes, nous délivre le flow qu’on lui connaît bien, tout en se diversifiant.

« Cet album, c’est comme une carte de visite, les gens avaient tendance à me catégoriser uniquement par rapport à ce que je faisais avant, dans un seul style, alors c’était l’occasion de montrer que je peux m’adapter à plusieurs catégories. Je voulais sortir de ma zone de confort par rapport à ce que je faisais auparavant.»

Seul, Bella, Qui t’a dit, Tout ça, Comme d’Hab avec UZI, Corazon, autant de titres aux prods inattendues, dont Negrito ne fait qu’une bouchée. Franglish, Gradur, Bramsito sont invités sur le projet, qu’ils contribuent parfaitement à faire sonner d’une façon différente. Pour ce qui est de son identité musicale, il voyage entre France, Angleterre, Etats-Unis et Afrique.

« J’écoute beaucoup de rap anglais, OFB, Russ Millions, Tion Wayne, plus petit, j’aimais 13 Block, Leto, 50 Cent … Un des morceaux qui m’a le plus marqué, c’est A 9 ans déjà de LIM par exemple.»

Revenons en région parisienne. Dans le rap français ça se sait, deux villes sont très majoritairement mises en avant, sans surprise, je pense à Paris et Marseille. Venant de Dammarie-Les-Lys Negrito m’explique son ressenti par rapport à cette situation.

« Le 77 c’est loin, mais ça reste Paris. Quand tu ne viens pas de Paris ou de Marseille, c’est vrai que c’est plus difficile. On nous met plus à l’écart, mais il faut persévérer. Et peut-être qu’il y a davantage de rappeurs à Paris et à Marseille, parce qu’ailleurs il y a moins de moyens. »

En plein dans une période florissante de sa carrière, Negrito ne pouvait pas mieux tomber. Le rap se généralise et se renforce année après année, ce qu’il prend comme une aubaine. Il peut vivre cette ascension personnellement et de manière plus globale et extérieure. Pile au bon moment ! Tout comme la sortie de son album le 5 novembre dernier, qui était logique, puisqu’il n’avait pas encore eu l’occasion de faire quelque chose d’aussi poussé et de le finaliser. Un album ça ne se sort pas n’importe comment à n’importe quel moment. Après les freestyles, les singles et les EPs, il était temps de passer à l’étape suivante. Bon timing.

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