Entretien avec Emmanuel Moire

Nous vous parlions la semaine dernière du dernier single d’Emmanuel Moire « Et si on parlait d’amour » sorti début avril ; nous avons eu le plaisir de le rencontrer lors de son passage au RFM Music Show le 16 juin 2018. 

Emmanuel Moire RFM

Guilhem Canal – RFM

Bonjour Emmanuel, tu nous présentes aujourd’hui sur la scène du RFM Music Show ton nouveau single « Et si on parlait d’amour », je crois que c’est la première fois que tu le présentes sur une scène, qu’est-ce que cela représente pour toi ?

Ce n’est pas vraiment la toute première fois, j’ai déjà fait un RFM Music Live à Marseille au courant du mois de mai ; mais effectivement c’est les premières fois où je chante le titre en vrai. Je suis assez content parce que je trouve que c’est un titre de scène qui a une énergie vraiment scénique, et du coup ce n’est que le début, mais je sais que le potentiel de ce titre-là peut être très fort. Et puis c’est un propos que j’ai envie de partager ; j’ai l’impression que le titre est assez bien calibré pour que le message puisse parvenir aux gens. Après c’est ce genre de morceau qui met un peu de temps à s’installer, parce que ce n’est pas forcément ce qu’on attend de moi.

Oui, j’ai été surprise au début en l’écoutant, ce sont des tonalités où on n’a pas forcément l’habitude de t’entendre …

Tout à fait, j’avais envie de me mettre un peu, pas en danger, mais d’aller un peu explorer d’autres choses tout en restant sincère à ce que je fais et à qui je suis depuis des années déjà. Mais en tout cas j’aime bien ce que je commence à ressentir sur ce titre, et je suis plus à l’aise dans le fait de le défendre en vrai parce qu’en studio c’est toujours cool quand on travaille de notre côté, mais sur scène c’est autre chose … et j’aime bien, j’aime bien cette énergie-là. Je trouve que c’est un titre qui est moins intime que des titres qu’on connait de moi, et donc je trouve que dans ce genre de concert avec plein de gens il a sa place.

Oui, tout le monde peut s’y reconnaître facilement. 

Exactement.

En continuant à parler de scène, c’est le jour de ton anniversaire, et je ne sais pas combien il y a de personnes dans le public ce soir, mais ça doit aussi faire quelque chose …

Je crois qu’il y en a 20 000. Oui ça fait plaisir, c’est vrai qu’au début je n’étais pas certain, on n’a pas forcement envie de travailler le jour de son anniversaire, mais je me suis dit : après tout, mon travail il est là, ma place elle est là, sur scène, pourquoi ne pas passer la soirée sur scène et chanter ses chansons, c’est chouette. Et évidemment cela fait plaisir quand les gens célèbrent ton anniversaire, c’est un beau souvenir. C’est chouette !

Revenons sur la création de ce single, tu as eu une grande pause médiatique, et tu arrives aujourd’hui avec ce single ; comment est-il né ?  

Plusieurs choses : déjà, j’ai toujours besoin entre chaque projet de faire une vraie pause afin de digérer ce que je viens de vivre ; et puis, surtout, le temps de vivre un peu aussi après parce que je m’investis à chaque fois à fond dans mes projets. Après, j’ai commencé à réfléchir sur la suite et j’avais envie de changement, beaucoup de changements : j’avais envie de casser un peu certaines habitudes que j’avais, notamment de travail, avec des binômes quels qu’ils soient, que ce soit aussi bien dans les gens qui m’accompagnaient pour gérer la carrière, et en même temps, dans la création. Et puis j’avais envie d’écrire depuis très longtemps, j’écrivais d’ailleurs depuis très longtemps, mais j’avais arrêté parce que j’avais un super partenaire d’écriture avec qui on a fait de sublimes chansons. Mais je sentais que ça me poussait, donc  j’ai pris le temps de me dire : bon, j’ai très envie d’écrire, de poser des mots sur ce que je ressens, sur ma façon de voir les choses, les gens, le monde … et du coup ça m’a pris un peu de temps de me faire confiance. Les titres ont alors commencé à arriver comme ça, et contrairement aux autres albums, je suis rentré très vite en studio en ayant que de la matière et pas de chansons finies. C’est pour cela qu’on a l’impression que je mets trois plombes (rires) pour faire ce disque, c’est parce que j’ai envie de le faire en studio avec mes musiciens de tournée, c’est des gars géniaux avec qui je m’entends super bien ; on a donc travaillé l’album ensemble. Moi j’écrivais, je faisais les compos en même temps ; on a fait des choses ensemble, ce titre-là par exemple, on l’a travaillé à plusieurs musicalement. Donc en fait, c’est un album qui se fait sur la longueur et en même temps avec aucune certitude ; c’est la première fois que je fais un album vraiment écrit et composé juste avec mon intuition, en me faisant confiance.

C’est un peu une suite artistique d’écrire en plus de composer ? 

Je crois que oui, c’est une suite logique. L’écriture aujourd’hui … oui, je me sens vraiment auteur. Ce n’était pas le cas il y a un an, je me posais beaucoup de questions : est-ce que je vais vraiment réussir à écrire un album comme je l’entends ? Est-ce que je vais faire 12 chansons ? Est-ce que je vais vraiment être fidèle à ce que je pense ? Est-ce que ça va être aussi bien qu’avant ? (rires) Tu vois … pleins de questions hein … Et en fait aujourd’hui, je me suis rendu compte que c’est en travaillant, travaillant, en faisant, qu’on arrive forcément à faire des choses. Je suis très content de ce que je suis en train de préparer … vraiment.

Pour le clip, on te retrouve en tant qu’acteur dans deux univers, avec un style proche de l’esthétique de Black Mirror. C’est ce que tu voulais retrouver ? 

Ouais, ouais ! En fait j’avais envie pour le clip de ne pas souligner le propos : qu’on ne voit pas dans les couplets des gens qui se parlent mal, des gens qui s’aiment, je trouvais que c’était un peu trop facile. J’avais envie que le clip soit une sorte de métaphore et qu’il invite les gens à réfléchir. Mais c’est vrai que je suis un fan de science-fiction, et de séries, mais aussi des choses qui dénoncent notre manière de vivre aujourd’hui, sans faire le côté moralisateur, « attention, moi je sais comment il faut vivre ! », pas du tout… Mais j’aime bien les choses qui suscitent un questionnement chez chacun. C’est très personnel, je l’ai bien vu dans les messages, il y a des gens qui n’ont pas tout de suite compris le clip, d’autres qui ont tout de suite perçu une dimension, ça leur a parlé et ça leur appartient. Je n’ai pas envie d’expliquer aux gens ce qu’il faut comprendre. Mais en tout cas, oui, j’avais une référence de Black Mirror ; évidemment, ça fait partie des quelques références que j’avais quand on a commencé à travailler sur ce clip.

Et le jeu d’acteur ça te donne envie ? Pour des séries, le cinéma ? Ou des comédies musicales, on avait entendu parler il y a quelque temps d’un projet sur Ellis Island ? 

Ouais, il y a plusieurs choses. Ellis Island c’était plus une création donc je n’étais pas forcément dans le fait d’être dans le casting ou pas. Mais en tant qu’acteur, les gens qui me connaissent savent très bien que, sans prétention, j’ai ce potentiel-là en moi et que j’aime ça. Je pense que je ne suis pas juste quelqu’un qui chante, mais avant tout un interprète, quelqu’un qui défend des choses. Pour moi les chansons sont comme des saynètes, et j’aime vraiment ça. C’est vrai, dans le clip j’ai joué la carte à fond d’interpréter deux personnages très différents : j’adore ça ! J’ai essayé, j’avoue, de penser ce clip-là non pas d’une façon à clipper une chanson, mais comme un mini court-métrage. J’avais envie de ça parce que j’aime cette dimension, j’aime le cinéma, les acteurs, et j’ai envie de faire plein de choses de ce côté-là. Donc je me dis que c’est aussi bien de jouer cette carte-là.

Quelles sont les influences de l’album qui arrive ? Et quand arrive-t-il ? 

(rires) Ça suscite la curiosité ; j’avoue que je ne dis pas grand-chose pour l’instant dessus. C’est-à-dire que pour moi, comme je suis toujours en créa et que j’ai encore 2-3 semaines de travail dessus et qu’il n’est pas terminé, je ne préfère pas donner des infos parce que tout peut changer. Ce qui est sûr, c’est qu’au niveau des influences je pense que le premier titre est vraiment à l’image du son de l’album, c’est-à-dire que c’est aussi bien électronique qu’organique. Il y a quelque chose de plus épique, de l’ordre de l’épopée … c’est moins intimiste que le dernier disque. L’album « La Rencontre » était plus intime, plus posé ; là, on n’est pas du tout dans cet univers.

Donc de la nouveauté … 

Ouais, je n’avais pas forcément envie de nouveauté, mais je crois que j’ai fait un mélange entre ce qu’on a déjà entendu de moi, mais sur des albums différents. J’ai l’impression que j’ai mis tout au même endroit. Voilà, c’est tout ce que je peux te dire pour l’instant sur le disque (rires).

Emmanuel Moire RFM

Guilhem Canal – RFM

Emmanuel Moire - RFM

Guilhem Canal – RFM

Guilhem Canal – RFM

Emmanuel Moire - RFM

RFM

© Jean-Claude Cohen / KCS PRESSE

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