Comme vous le savez, notre marque de fabrique, c’est les live reports en moins de 24h (d’où le nom de site). Aujourd’hui on va faire une petite exception avec l’arrivée de Matthias dans l’équipe. En attendant ses nouvelles chroniques « dans les bacs », Matthias voulait partager avec vous son concert de Placebo à l’Accor Hotel Arena. Comme on est sympas et qu’on aime bien Placebo, vous nous passerez cette petite entrave à la règle 😉
Tout d’abord, quelques mots pour expliquer ce que représente Placebo pour moi. Je ne suis pas un fan de la première heure, loin de là. J’ai apprécié à l’époque leurs titres les plus connus (« Special K », « The Bitter End », « This Picture »), mais ce n’est qu’en 2009 (sortie de l’album Battle For The Sun que j’avais dans l’ensemble bien apprécié) que je me suis plongé dans leur discographie. Depuis, Placebo est devenu un groupe très important pour moi et je les ai vus 3 fois (et maintenant 4) en concert. Comme beaucoup de fans, j’ai une préférence pour Without You I’m Nothing et Black Market Music. J’ai également beaucoup apprécié leur dernier opus Loud Like Love sorti en 2013.
Alors ce 29 novembre 2016, c’est assez particulier, car il s’agit de fêter les 20 ans du groupe et on a envie de leur montrer qu’on les aime et de leur rendre hommage comme il se doit. Par ailleurs, le groupe a publié à cette occasion un double best-of ainsi qu’un EP (Life’s What You Make It) que j’ai trouvé assez séduisant.
Bon, j’avoue, j’ai triché, je connaissais assez bien la setlist (qui est la même d’une date à l’autre sur la tournée), je n’ai donc pas été surpris. Après un hommage bien mérité rendu au monstre sacré de la musique folk Leonard Cohen, qui s’est éteint le 7 novembre dernier, avec la diffusion du titre « Who By Fire », le groupe diffuse une rétrospective des 20 dernières années accompagnée de la diffusion de Every You Every Me. Et le groupe apparaît et démarre avec « Pure Morning ». On sent le groupe au meilleur de sa forme. Tout au long du concert, 3 écrans géants (bienvenus, car à Bercy on est vite loin…) proposent des images du concert. Puis, comme prévu, les tubes s’enchaînent : « Loud Like Love » et le nouveau-né « Jesus’ Son » sont suivis par « Soulmates » qui est la première version de « Sleeping With Ghosts ». La bande de Brian a su agrémenter sa setlist de quelques raretés ci et là, notamment avec le morceau suivant « Lazarus » (face B de « Meds ») ou encore la nouvelle version de « 36 Degrees » – dans la deuxième partie du concert – toutes deux parues sur le dernier best of.
Placebo déroule ses partitions avec talent (« Too Many Friends », mention spéciale à la succession des deux chefs-d’œuvre « Twenty Years » et « I Know »). Soulignons également le travail effectué sur les effets visuels captivants et très bien réalisés. À mon sens, ces trois magnifiques titres sont suivis – hélas ! – d’un petit moment de creux avec « Devil In The Details » et « Space Monkey » (qui est d’ailleurs un des très rares morceaux de Placebo que je n’apprécie pas). Heureusement, le groupe revient ensuite plus fort que jamais avec « Exit Wounds » et la version française de « Protect Me From What I Want », « Protège-moi » (traduite par Virgine Despentes).
La mélancolique « Without You I’m Nothing » voit des images de David Bowie s’afficher derrière le groupe (ouf, hommage lui est rendu). On se rappelle bien sûr que le groupe avait enregistré une version alternative de ce titre en duo avec David Bowie. La nouvelle version de « 36 Degrees » (que je trouve vraiment réussie et très intéressante par sa différence émotionnelle avec le titre d’origine) est ensuite admirablement chantée par Brian.
Le premier album est remis à l’honneur avec « Lady Of The Flowers ». Puis viennent « For What It’s Worth », « Slave To The Wage » (avec un joli gimmick qui n’est pas sur la version studio évoquant “Thunderstruck” d’AC/DC), « Special K » (le groupe laisse le public reprendre le « nana na na nananana ») et on sent alors la fin du concert arriver avec « Song To Say Goodbye » et « The Bitter End ».
Le groupe revient après un premier rappel pour nous remémorer Placebo avec les titres « Teenage Angst » et le nerveux « Nancy Boy », décidément intemporels. Cette section s’achève par « Infra-Red » avant la reprise de la chanson de Kate Bush, récurrente lors des concerts de Placebo, « Running Up That Hill ». Les lumières s’allument, le concert est terminé.
Placebo a donc enflammé Bercy pendant plus de deux heures avec 25 morceaux durant lesquels le groupe nous a montré qu’après 20 ans de carrière, sa fougue et son enthousiasme sont toujours bien intacts. Et ils l’ont fait avec maîtrise (technique et sonore), générosité et énergie.
Alors oui, de nombreux morceaux manquent à l’appel : « Narcoleptic », « Days Before You Came », « You Don’t Care About Us », et bien d’autres. Mais le groupe a tenu toutes ses promesses.
On a maintenant qu’une hâte, c’est de les voir nous proposer un nouvel album et une nouvelle tournée.