Rencontre avec Eva Blanche

Eva Blanche

Elle vient du théâtre, mais c’est dans la musique qu’elle a trouvé une nouvelle manière de raconter. Eva Blanche sort son premier album, un projet riche et personnel où se croisent littérature, expérimentation sonore et émotions brutes. J’ai pu la rencontrer pour discuter de ses nouveaux projets et de ses sources d’inspiration.

Tu peux te présenter et parler de ton parcours ?
Je m’appelle Eva Blanche et je suis auteure-compositrice-interprète. J’ai commencé mon parcours artistique du côté du théâtre et de la mise en scène. Dans mes études je suis passée par le conservatoire au piano et en chant lyrique, mais je ne me suis pas tout de suite tournée vers la musique dans mon voyage artistique. Je l’utilisais dans mes mises en scène, je m’amusais à en composer, mais c’est bien plus tard que j’ai eu envie d’en faire un projet. Il y a cinq ou six ans, j’ai décidé de transposer l’univers que j’ai créé de la mise en scène à la musique : la scénographie, les textes, les inspirations, j’ai voulu tout faire passer par la musique. Par la suite j’ai trouvé de super collaborateurs qui sont sur l’album.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de te lancer dans la musique ?
La première chose à laquelle j’ai pensé est qu’un morceau est bien plus court qu’une pièce de théâtre ou qu’un film, mais il permet lui aussi de raconter une histoire. J’aime aussi le fait qu’il y a une partie scène et une partie studio. Ces différentes étapes du processus musical permettent de rassembler tout ce que j’aime : l’écriture, la scénographie, la recherche artistique… C’était aussi une nouvelle manière de m’exprimer et j’y ai trouvé beaucoup de plaisir, un plaisir beaucoup plus immédiat. Par ailleurs je suis franco-américaine et je chante principalement en anglais car cette langue a un côté plus international que le français.

Comme tu l’as dit la musique se compose de plusieurs parties complémentaires, de la composition à la scène. Qu’est-ce que tu préfères ?
Les deux parties sont vraiment essentielles pour moi, même si c’est sur scène que je ressens le plus d’excitation. Je dirais que la scène c’est une forme de consécration, et c’est aussi ce que je trouve de plus vivant et de plus excitant dans le processus. Mais tout cela ne pourrait pas exister s’il n’y avait pas un long travail en amont. Et j’adore aussi la partie recherche, écriture, arrangements et travail avec les musiciens. 

J’ai une démarche assez expérimentale donc chaque morceau commence différemment : par une idée d’histoire que je veux retranscrire en musique, ou encore par une nouvelle façon de jouer d’un instrument. Je joue du taishōgoto et j’aime beaucoup rechercher de nouvelles manières de l’utiliser. Mais attention, l’idée n’est pas d’être expérimentale juste pour être expérimentale non plus ! C’est juste que je n’aime pas faire des choses que je connais déjà, alors je suis en recherche constante de découvertes.

Comment te sens-tu à l’approche de la sortie de ton album ?
Je suis très contente de célébrer cet album et j’ai hâte de le partager le plus possible ! J’ai encore beaucoup de créations à faire pour la scène. En live, le set up en lui-même est assez scénique parce que la manière de jouer de ces instruments japonais est assez chouette et intrigante à voir sur scène. Pour moi, c’est comme si le projet venait tout juste de débuter puisque c’est le commencement d’une autre étape essentielle.

Est-ce que sortir un album est plus stressant que sortir un EP ?
Ce n’est pas vraiment un sentiment différent parce qu’au final on publie la même matière. Mais comme c’est un format plus long et plus travaillé, la partie prod est plus lourde. En dehors de ça, l’émotion est la même. D’après moi c’est surtout une émotion de joie qui ressort, que ce soit pour un EP ou pour un album : finir un projet pareil, c’est un sentiment super satisfaisant !

Quelle est la chanson de l’album que tu préfères ?
J’aime beaucoup le deuxième single de l’album, To walk off cliffs. D’ailleurs j’ai réalisé un clip pour ce morceau, je suis encore en train d’en peaufiner les effets spéciaux. C’est un titre que j’adore jouer sur scène, parce que c’est le plus autobiographique.

Qu’est-ce qui t’inspire au quotidien pour créer ?
Je m’inspire beaucoup de musique classique. Je trouve que c’est un style particulièrement riche et inspirant, et c’est également mon cursus de base. Je trouve aussi de l’inspiration dans la littérature. Par exemple, le single Too human a été inspiré par L’Ève future, un roman de Villiers de l’Isle-Adam. Il y a aussi le titre Birthmark qui vient en partie d’une nouvelle de D.H Lawrence : elle raconte l’histoire d’une femme magnifique mariée à un chirurgien. Elle a une tache de naissance sur la joue et son mari insiste pour la lui retirer. La femme finit par céder, puis elle meurt parce qu’elle a perdu son identité.

Avec quels artistes aimerais-tu le plus collaborer ?
Il y en a plein ! Mais s’il y en a une que je pouvais choisir en priorité, ce serait Anna Von Hausswolff. C’est une artiste suédoise qui a un univers “dramatique” et lyrique qui me plaît, j’aime beaucoup sa complexité musicale. Dans un autre registre, j’adorerais travail avec Nick Cave, Warren Ellis, St Vincent… et plein d’autres !

Quel artiste, chanson, album découvert récemment voudrais-tu partager ?
C’est pas un artiste récent mais je viens de commencer à écouter Michel Petrucciani, le pianiste de jazz. C’est uen très belle découverte pour moi.

Le mot de la fin ?
Rendez-vous au Café de la danse le 16 mai ! 

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