Lamine Diakité plus connu sous son nom de scène Guizmo est un rappeur et auteur-interprète français de 29 ans né en région parisienne.
Guizmo commencer à s’insérer dans le milieu lors des raps contenders mais son nom a vraiment émergé sur la scène avec son entrée dans le groupe l’Entourage. Un collectif de hip-hop français originaire de Paris formé en 2008, composé de onze rappeurs, dont de grand nom de la scène du rap français encore aujourd’hui tels que Nekfeu ou Alpha Wann. En mai 2011, le label Y&W signe Guizmo, dans la même année le 3 octobre, il sort son premier album solo Normal. Il s’en suit alors 8 album ( La banquise et C’est tout en 2012, Jamais 203 en 2013, Dans ma ruche 2014, GPG 2016, Amicalement Votre 2017, Renard 2018 ) aujourd’hui son dernier album à ce jour GPG2 est sorti en 2019.
Mais qui est vraiment Guizmo ?
Le renard, de son surnom, c’est un artiste torturé, mélancolique, un flow qui n’est plus à prouver depuis toutes ces années. Le rappeur de 29 ans nous transporte au fil de ses sons dans son vécu, son intimité mais également dans la description du monde et de ses vices à travers sa plume.
Ses textes parlent de lui, du monde actuel, sa vie tumultueuse. Des textes intimes qui effleurent des sujets chaotiques tels que ses problèmes familiaux, de dépendance. Son titre Je n’ai plus peur de me souvenir est un son à cœur ouvert.
Écouter du Guizmo c’est écouter une biographie, des tranches de vie des moments les plus noirs parfois, tout cela sans jamais langue de bois. Un rap au gout d’avant ou le vécu primait, ou le rap s’écoutait comme une longue histoire ou le travail des textes était primordial. Du rap sensé, jamais rien d’extravagant, toujours un mélange de réel, de l’avant, de l’avenir et de ce qu’on a à l’intérieur.
Parfois les sons ont d’ailleurs l’aura du début du mouvement rap, est-ce une coïncidence ou une tournure délibérée pour Guizmo ? On peut se poser la question lorsqu’on sait qu’il a été influencé par des grands précurseurs du rap tel que 2Pac ou Notorious B.I.G. En tout cas pour ma part si ce n’est pas une coïncidence, le pari est réussi pour moi !
Des clips à l’égal de ses textes, de la sincérité, la vie normale et c’est parfois ce qui est terrifiant quand on l’écoute. La vie normale dans un contexte différent, lorsque le chemin de vie déraille. Jamais trop d’effets, jamais trop d’excentricité, pas de rap bling-bling, pas d’idéologie d’un rap remplit d’argent et de choses luxueuses. La vie, la vraie. Par exemple, on pourra noter quelques sons comme Escort Girl sorti en 2017 qui parle du quotidien d’une jeune fille qui commence à se prostituer. Le café sorti en 2013 qui parle des personnes tombées dans l’alcool et l’addiction au jeu. Des sujets o combien réels, mais si peu souvent exploités dans le monde musical.
Ce qui est intéressant dans le rap de Guizmo, c’est le contraste entre ses sons qui vacille entre l’envie de s’en sortir et l’abattement total. Et n’est-ce pas ce qu’on ressent tous au moins une fois ? Vouloir se battre pour s’en sortir ou abandonner ? Le rappeur est conscient de ses problèmes, surtout de drogue, il en parle souvent dans ses interviews et c’est cette conscience qui le fait diverger entre la victoire ou la défaite de ses démons.
Une voix chaude, grave, qui déraille sous la haine sur certaines lignes, un défilement de mot qu’on écoute comme une longue histoire,une biographie,une découverte jusqu’à ce qu’une phrase, une phrase ou on se reconnait, une phrase qui nous touche plus qu’une autre. Des instrumentaux toujours réfléchis, en phase, dans la douceur ou la violence, une ambiance hip-hop ou plus sombre et des mots qui s’y percutent violemment.
Guizmo c’est un personnage et c’est également lui-même, un des rares artistes à se livrer totalement. Un rappeur qui garde les pieds sur terre, peut-être parce que ses démons ne le laissent pas décoller, mais grâce à ça on a l’impression qu’on évolue bien sur la même terre que lui.
À dans 10 ans.