Live report : Theodore nous invite pour une escapade d’un soir

Theodore

Mardi soir à Paris, il y avait Theodore. Vrai phénomène en Grèce, cet auteur-compositeur-interprète se fait remarqué, lentement mais sûrement, sur la scène européenne grâce à sa musique totalement planante.

Avant de prendre les places pour ce mardi 14 novembre à la Boule Noire, je fais un petit tour sur son dernier album It is but it’s not, sorti en 2015. Premier titre : Are You There Yet ? Ou bien une nouvelle version de Us and Them des Pink Floyd ? Non, non. C’est bien un titre original que propose Theodore, manifestement bien influencé par ce mythique groupe de rock psychédélique des années 60. On continue avec Spiral, un morceau qui me fait penser au submergeant Bloom à cause de son arpège entêtant au piano : cette fois-ci on rejoint l’univers tourmenté de Radiohead, entre art rock et musiques expérimentales. Mais Theodore, bien qu’inspiré par ces Anglais, reste clairement dans des tonalités plus pop-rock, ce qui peut lui amener un plus large public !

Après cette esquisse auditive tout à fait emballante, j’attendais avec impatience ce concert. Et enfin, j’entre dans la salle obscure. Immersion totale dans le monde de Théodore. On plonge dans une brume bleutée dans laquelle les musiciens nous tendent la main pour décoller avec eux. Theodore au piano, deux guitaristes, un bassiste, un batteur et une multi-instrumentalisme qui gère à la fois xylophone, trompette et percussions. Leur harmonie est une invitation au voyage qui nous immerge dans un paysage sonore à la fois beau, troublé et puissant mais aussi, à certains moments, calme et vulnérable.

On comprend le travail remarquable de l’artiste, qui s’est installé à Londres il y a six ans pour étudier et composer des musiques de films. Effectivement, chaque titre nous raconte une histoire. En passant par des scènes de thriller furtivement colorées au bottleneck (meilleur accessoire pour faire des sons weirdo!), des scènes dramatiques montées par un piano lancinant, aux scènes d’happy ending soutenues par le chant d’oiseaux (un peu cliché), le groupe utilise à la fois le rock, le classique et l’électronique pour nous faire parvenir toutes ces images.

Ce qui m’a le plus marqué dans ce concert, ce sont les transitions prodigieusement bien travaillées et entraînantes : pour faire court, ils interprètent à merveille la fameuse expression  » le calme avant la tempête « . Et surtout, j’ai adoré la posture de Theodore ! Recroquevillé sur son piano, emprisonné dans une mélancolie empreinte de nostalgie. Un vrai musicien passionné !

Cette découverte figure parmi mes belles révélations (même si je n’ai pas entendu d’innovation musicale particulière). Je me suis abonnée à sa chaîne pour suivre sa progression. Alors, peut-être, article à suivre ?

A écouter : Do You Know How To Fall ?