Cet été, la tournée des festivals de Sting s’arrêtera en France pour sept dates. Depuis bientôt cinq ans, l’ex-chanteur de Police est sur les routes pour la tournée « My Songs », un album sorti le 24 mai 2019 pour lequel il a réarrangé ou ré-enregistré une sélection de ses chansons et de celles de Police.
Le 3 décembre dernier, Sting remplissait une seconde fois l’Accor Arena de Bercy depuis le début de sa tournée pour la quatrième date parisienne. Au total, vingt et une chansons. La carrière solo de Sting l’emporte avec douze morceaux contre neuf de la discographie de Police, groupe séparé depuis 1984.
Comme tous les rockeurs de sa génération, pas de cascade ou d’entrée en scène grandiose. La star de la soirée apparaît le plus simplement du monde en marchant, basse sous le bras, vers un public 100% assis. Les dizaines de spots de lumière qui forment un arc de cercle au-dessus de la scène dansent au rythme de Message in Bottle. Au fond, l’écran alterne : tantôt des images de Sting et ses musiciens. Tantôt des visuels adaptés à la chanson.Là, c’est la mer. Pendant English Man in New York, ce sont des grattes-ciel. Logique.
L’égo n’a pas sa place sur scène. Pour Sting, chaque occasion est bonne pour mettre ses musiciens en valeur : l’harmoniciste sublime Every Little Thing She Does Is Magic au refrain reggae. Ce soir, le musicien d’une trentaine d’années remplace aussi Stevie Wonder sur Brand New Day… Les cris du public qui envahissent la salle dès les premières notes de Shape Of My Heart sont évincés par la voix gospel d’une choriste. Mise en abyme : le solo du guitariste prend des airs de messe dans la messe pendant Fields Of Gold où les écrans se transforment en fenêtres ogivales. À l’approche de la fin du concert, Shaggy fait irruption sur scène avec son manteau, l’air d’être arrivé un peu en retard… Le chanteur de reggae jamaïcain avait publié l’album 44/876 en duo avec Sting en 2018. Pas de chanson originale Shaggy/Sting ce soir mais deux duos sur des classiques de Police : Walking On The Moon, où Shaggy arpente la scène d’une démarche probablement empruntée aux astronautes, et So Lonely.
Il passe ensuite le micro à Joe Sumner, qui assurait la première partie, pour un duo père/fils sur King Of Pain. Il rejoint le rang des choristes pour la chanson de psychopathe Every Breath You Take. Rappel. Les lumières s’agitent une dernière fois sur Roxanne (chanson écrite à Paris !), puis le silence s’empare de chaque coin de la salle pour un dernier moment religieux : Sting s’assoit pour la seule fois de la soirée et troque sa basse contre une guitare acoustique et interprète Fragile pour clore le concert. Enième preuve qu’il n’a besoin que du stricte nécessaire pour capter son auditoire.
Sting ne sort jamais le grand jeu, s’habille sobrement en jean et t-shirt, ne fait que se balader de droite à gauche, zéro artifice et pas une chanson de plus. Mais la voix est intacte et il ne manque pas un tube. Même si on prendrait bien un petit supplément…
Retrouvez Sting en concert à Fontainebleau le 25 juin, aux Francofolies de La Rochelle le 10 juillet, à Brive le 11 juillet, au festival des Vieilles Charrues de Carhaix le 12 juillet, à Toulon le 16 juillet, à Carcassonne le 30 juillet et au Aio festival d’Ajaccio le 1er août.