Soy de Cuba. Je viens de Cuba. Un nom clair, simple, efficace. Mais qu’en est-il du spectacle ?
Affamés, languissants de retrouver un jour les sièges de spectateurs pour les uns, la scène pour les autres, après des mois d’interruption de vie, de partage et de culture. Ça y est ! Nous y sommes. Pour combien de temps ? Peu importe tant qu’on peut profiter et recharger les batteries.
Le lieu ? Le Casino de Paris, magnifique monument qui accueille une programmation toujours alléchante, près du quartier de Pigalle. Une scène réduite, mais suffisante pour supporter, élever une représentation … Quelque peu décevante.
Attendez, laissez-moi vous expliquer. Il n’y a certes pas que du bon, mais il n’y a pas que du mauvais non plus. Le travail, l’idée, l’ambition sont là, ça ne fait aucun doute. Les danseurs sont compétents, l’orchestre vivant et animé, l’ambiance est au rendez-vous. Mais alors qu’est-ce qui ne va pas ? D’un point de vue strictement personnel, au vu du teaser du spectacle et de comment il était annoncé, de la superbe affiche et de tout ce que cela promettait, mes attentes étaient élevées.
Le morceau d’ouverture ? Viva la Vida, qui est aussi la devise du spectacle. Si on ne s’en tient qu’au titre, le reste devrait pouvoir nous séduire. Pas moi. Des paroles trop simples qui en deviennent presque clichées, des sourires un peu trop exagérés et une chorégraphie lourde. À part quelques moments qui font exception et quelques bonnes surprises, je reste dubitative. On ne sait pas si l’histoire prend place de nos jours ou avant. On ne comprend pas bien l’action, qui n’est pourtant pas très compliquée : une danseuse, un boxeur, deux Cubains, une histoire d’amour, et évidemment, un deuxième homme qui s’en mêle. Une fabrique de tabac, des scènes sous la pluie, déjà vues au possible, ainsi qu’une gestuelle parfois poussée à l’extrême du ridicule, comme se mordre le poing lorsqu’on est en colère, ce que de ma vie je n’ai pu observé, et ce qui donne un côté artificiel au spectacle … STOP !
Assez critiqué, parlons maintenant de ce que j’ai apprécié. L’implication et l’énergie de tous ceux présents sur scène. Vu le nombre de dates de leur tournée parisienne, je ne peux que reconnaître et m’incliner, devant leur dévouement et leur concentration, ils donnaient tout et ils aimaient ça. Certes je n’ai pas adoré la chorégraphie, mais les danseurs la rendaient meilleure par l’amour et la passion qu’ils communiquaient en dansant.
Les décors étaient très jolis sans être envahissants, très typiques. La musique qui même si elle était très forte, emplissait la salle d’une vitalité rare. D’ailleurs, je dois être très difficile puisque toute la salle autour de moi semblait, du début à la fin, transportée de joie et de chaleur, comme si elle était déjà à Cuba. J’ai clairement dû manquer le coche, car je peux vous le redire, j’étais bien la seule à ne pas être sensible au charme de La Havane.
Si comme à peu près tout le monde en ce moment, vous en avez marre de Paris et que vous rêvez d’évasion, ou juste de passer une bonne soirée, Soy de Cuba saura vous divertir et vous rappeler que la scène, c’est une tout autre planète, que même le Covid ne peut pas empêcher de tourner !
Amusez-vous, voyagez, et ne manquez pas une occasion de découvrir un pays et une culture qui sont aux antipodes de la capitale hexagonale, ça vous fera une véritable bouffée d’air (pur) !