Cette première image n’a pas été prise au concert du 23 mai. Elle fait simplement guise d’illustration.
Le show n’avait rien d’impressionnant. Ce qui est tristement amusant c’est qu’ils n’ont pratiquement pas utilisé la scène principale. Tellement snobée, négligée (en plus par des giga stars la pauvre) qu’elle en devient scène secondaire, scène d’arrière-plan ! C’est Bercy ! C’est deux ans d’attente ! C’est PNL ! Faites nous au moins une mise en scène cohérente ! Pendant un temps dont je ne saurais déterminer la durée, ils se sont contentés de marcher sur des couloirs métalliques suspendus (voir photo ci-dessous) qu’ils faisaient descendre, monter puis redescendre puis remonter, le tout par intervalles d’environ trois minutes. Aucun intérêt. A part celui de dérouiller la ferraille de l’Accor Hotel Arena qui doit être à l’agonie après ces longs mois de covid. Le pire c’est que c’est autant intéressant pour eux que pour nous de mettre en place un concert digne de ce nom. Et le Bercy de Laylow alors ? Il est seul à porter l’affiche et rafle les meilleures critiques sur la scénographie, allant jusqu’à être qualifiée d’historique. Comme si la qualité de sa musique n’était pas suffisante. « Que la famille » ou pas « Que la famille » ? Quitte à enfin se rencontrer, il faut se dépasser ! C’est inutile puisque vous avez tous compris mais je vais quand même le dire pour extérioriser : je suis déçue ! Quand on est face à des fantômes médiatiques et promotionnels, quand ce concert est la seule façon pour nous le public, les fans, de les voir et de partager un moment musical avec eux, il faut au moins que le show soit à la hauteur de leur art. Je ne m’empiffre pas de leur musique à longueur de journée pour ça. Leurs plus beaux clips, leurs plus beaux morceaux, leur charisme, ils ont tout pour nous régaler, nous émerveiller le jour j, et ils ne le font pas. Avant de voir cette prestation, j’en étais à croire que s’ils sont si discrets, mystérieux, si malgré leur grandeur et leur effet sur le rap français et ses auditeurs, si malgré leur popularité ils choisissent de se faire tout petits, s’ils se préservent d’une exposition qui nous permettrait de les connaître un peu plus, s’ils construisent ce mythe et si c’est leur stratégie ou leur fonctionnement, c’est bien pour tout donner en live. Ça me parait être la moindre des choses, spécifiquement pour PNL.
Certes j’étais mal placée. A l’extrême droite (sans très mauvais jeu de mots) de la fameuse “scène principale” tout en haut sur les balcons. Le seul moment où j’ai pu profiter un peu mieux du concert, c’est lorsque les deux rappeurs ont pris place en plein milieu de la salle. Sur un îlot numérique qui projetait des images et des ambiances. Je ne peux pas dire avoir été conquise. C’était sympa, c’est tout. C’était kitsch, gadget. Les écrans bougeaient de haut en bas comme un ascenseur délivré de sa cage, qui avec un effet de transparence je dois le reconnaître, plutôt maîtrisé, faisait tantôt apparaître tantôt disparaître les deux clous du spectacle. Un clin d’œil évident à l’ascenseur du clip de “Au DD”.
Pourquoi ne nous ont-ils pas proposé des paysages comme ceux qu’on retrouve dans certains de leurs clips ? Nous présenter quelque chose de plus profond que des pseudo illustrations façon comics. Il y a un moment que j’ai bien aimé : celui où ils jouent et balancent entre images de synthèse et réalité, j’ai trouvé ça bien pensé. Un coup on les voit réellement, un coup c’est virtuel, sur cette sorte de tour visuelle, moitié technologique moitié magique.
Ils sont forts et créatifs lorsqu’il s’agit de faire leur publicité. Personne ne peut en nier la finesse et l’originalité, parfois ça devient même presque perché tant ils vont chercher loin. Pensez aux installations dispersées à travers la France pour la promotion de leur tournée, il y a au moins un an, ou à leur collaboration récente avec Uber pour faire gagner aux plus chanceux des places sur les derniers concerts. Si seulement ils avaient pu être aussi inventifs.
Je les attendais au tournant, l’un de nous a manqué le virage. Normal, en y réfléchissant, faute de moyens j’aurais été en vélo et eux en lambo. Clairement pas le même niveau.
Le contact avec le public. Minimaliste, à croire qu’ils se soient mis au développement personnel, tout comme la durée du concert : une bonne heure grand maximum, sans compter la première partie et le temps d’attente. Musicalement je n’ai rien à dire, étant donné que c’est tout ce qu’on connaît déjà, je crois qu’un bon concert dépend de ce qu’il apporte à ce qui existe à la base. Autrement dit c’est la connexion avec le public, l’accentuation d’un univers, et en dernier le niveau de la prestation musicale. Même en dehors de tout ça, si on prend seulement l’émotion en compte, elle ne m’est malheureusement pas parvenue.
Comprenez ma déception ! Ce concert, comme tous les autres spectateurs, j’ai patienté, j’en ai rêvé. Au final j’en sors frustrée. Je repense à la voisine du rang inférieur à moi (ne voyez ici aucun jugement de valeur) hurlant de bonheur et d’excitation. Il émanait d’elle tant d’émotion et surtout d’énergie, qu’elle me faisait le show à elle seule. Pour me consoler sans doute. Ce n’est pas possible. Pourquoi je n’étais pas comme ça ? Transportée, joyeusement révoltée par un concert de qualité.
Mon admiration pour leur duo, et mon amour pour leur musique restent indéfectibles. Les émotions qu’ils véhiculent restent intemporelles, même à l’échelle de ma personne et à la durée de mon existence. Leur force me berce, m’accompagne, et ce live n’est que partie remise. Je préfère d’ailleurs être déçue par un concert que par un album. Mais quand même.