La dernière fois qu’on avait vu chien noir à Paris, que ce soit ici à la Cigale pour le MaMA festival ou à dans la salle contiguë de la Boule noire, il portait une casquette. Comme sur la pochette de son EP. Sans doute pour se cacher un petit peu. Cette fois-ci, le 6 février 2024, casquette rangée au placard, il apparaît tête nue, comme sur la pochette de son premier album « Apollo » sorti en octobre dernier.
Cerise Romedenne
On se dit qu’il a gagné en assurance. Pourtant, la lumière tamisée qui couvre tout le concert empêche de bien discerner son visage.Peu importe. Jean alias chien noir ne cache pas son bonheur de jouer à la Cigale et le public reflète son énergie, répondant à chacune de ses interpellations.
Cerise Romedenne
Après une entrée en douceur et en solo sur « Ton cœur », chien noir quitte son clavier, passe le relai à deux musiciens, et revigore la foule avec son single « Julia ». Dès la quatrième chanson, le Bordelais a une surprise pour nous : Clou le rejoint pour chanter « Ne parle pas », leur duo disponible sur l’album de chien noir.
Le temps s’arrête quand le chanteur rend hommage à sa maman récemment disparue. « A quoi pensait-elle » concentre toutes les attentions : des lumières de téléphones portables s’allument dans le public. Chien noir prouve qu’il n’est pas qu’un artiste de studio avec cette version live. Il transforme l’initial guitare-voix en moment religieux guidé par un synthé, pimenté par des riffs de guitare électrique et le clôt par des vocalises que nous n’avions pas encore entendues. Chien noir enchaîne rapidement avec le dynamique « Les mots qu’il faut » comme s’il ne voulait pas faire durer ce moment d’intimité trop longtemps. Le public se lâche sur « Je veux je veux je veux » qui prend une forme délicieusement plus organique que sur le disque, surtout quand il attrape sa gratte électrique pour prolonger le morceau.
Le jeune homme invite non pas une mais deux personnes à le rejoindre pour le rappel : Amay Laoni, une chanteuse québécoise découverte en première partie, et le chanteur anglais Tom McRae qui sera à la Maroquinerie le 25 mars prochain. Le trio éphémère interprète « Dans le yeux le monde » puis chien noir entame la fin du concert avec un rituel : il rejoint le centre de la fosse et chante « Histoire vraie » le single avec lequel on l’avait découvert en 2021. Ses musiciens le rejoignent, ils jouent « Beaux » et une version guitare-xylophone de « je veux je veux je veux ». Chien noir salue une dernière fois, touché par la ferveur que lui offre son public pour ce qui est, jusqu’à aujourd’hui, sa plus grosse date parisienne.
Cerise Romedenne
