L’univers délirant de Ashnikko

 

Ashnikko alias Ashton Nicoles Casey fêtera l’année prochaine ses 25 ans. La jeune rappeuse originaire de Oask Ridge en Caroline du Nord est une artiste haute en couleur. Son premier son Krokodil a été produit par Raf Riley et publié sur SoundClound en 2016. Par la suite elle sort deux EP Sass Pancakes sous le label Digital Picnic puis un second Unlikeable en 2018. Sa carrière décolle en 2019 avec la sortie du single Stupid en collaboration avec Yung Baby Tate.

À l’ère d’un hip-gop et d’une pop de plus en plus trap et delurée, Ashnikko a bien compris ces codes. Ce qui la différencie le plus des autres artistes ce sont ses clips. Ses clips sont travaillés avec le plus grand soin et rajoutent toujours cette touche de folie, d’étrangeté qui qualifié l’artiste. Ses clips se complètent parfaitement au personnage énigmatique d’Ashnikko, cheveux vert, actuellement bleu , ou bien même des fausses paires de cornes sur le front. On pourra d’ailleurs noter le travail effectué dans le magnifique clip Cry qui est entièrement en 3D et dirigé par Mike Anderson.

Un mélange de couleurs, de costume, de lumières, ses décors aussi sont aussi mixe et variées que ses musiques. Ses sons mixent des gens divers tels que la pop, le rock, le hip-hop et le rap. Le tout donne étrangement un ensemble très cohérent , dynamique et entraînant. Un univers décalé , presque cyberpunk , mais des chansons et un rythme qui arrive à rester très contemporain

Ashnikko est une artiste qui proclame la confiance et surtout qui place la femme dans une position hors des clichés habituels. Dans une société où les mœurs changent, cette interprétation puissante de la femme est de bon augure. La rappeuse a d’ailleurs déclaré dans une interview pour The Forty Five qu’elle était très engagée au sujet de l’égalité des sexes et soutient le féminisme intersectionnel. Elle milite pour un monde ou les deux genres seraient traités de manière égale. Plusieurs fois elle proclame cette force et souhaite s’éloigner de l’image stéréotypée de la femme.

Pour ne citer qu’un titre, dans Daisy sorti le 7 août 2020 et qui comptabilise à l’heure actuelle 38 millions de vues, on peut entendre plusieurs phrases assurées telles que

« Fuck a princess, i’m a king« ,

« I’m no cinderella, but i like the shoes »

Outre ce côté mystérieux, voire imprenable, Ashnikko se sent très proche de ses fans et de sa communauté. Lors d’une interview sur BBC NEWS elle a admis regretter le manque de contact personnel avec eux entraîné par la détérioration des échanges sur les réseaux sociaux. Elle déplore la prolifération des trolls et des commentaires haineux, cela la force à se préserver et à prendre de la distance, mais cela la pousse donc à s’éloigner de ses fans.

Sur ce plan virtuel, c’est une artiste qui profite de cette exposition et qui est très ancrée sur la toile. Bien que les réseaux sociaux la stressent , ses chansons sont souvent reprises sur Tik Tok ( plateforme qu’elle utilise également ) et elle a participé à certaines émissions du net tel que React ou Before They Were Famous. La rappeuse est également une des rares artistes à afficher des moments de sa vie privée sur sa chaîne YouTube. Par exemple elle a filmé la réaction de ses grands-parents à ses extravagantes productions.

Ashnikko est donc ce qu’on pourrait qualifier de à l’heure. Parfaitement ancrée dans l’ère du temps et de cette ascension musicale axée sur l’inhabituel, le choquant. C’est encore une artiste en plein développement, mais qui ne semble pas vouloir s’arrêter là. Elle a d’ailleurs confié souhaiter organiser dans le futur un concert mémorable ou régnerait des animatroniques de dragon et de dinosaures. Curieusement, je ne suis pas sure d’être surprise !