Jeudi 2 mai, nous applaudissions Dave Matthews Band à la salle Pleyel. Le groupe américain originaire de Virginie, actif depuis les années 90 mais pas assez connu en France, jouait son sixième concert chez nous depuis 1995. Une leçon de musique !
Pourtant friands de rock américain (John Mayer jouait à guichets fermés en mars à l’Accor Arena), les Français sont passés à côté de ce phénomène. Ce qui n’a pas empêché la salle Pleyel d’afficher complet pour le groupe de Dave Matthews. La formation composée de sept musiciens dont le chanteur, a décroché sa place dans la promotion 2024 du Rock and Roll Hall of Fame aux côtés de Cher, Peter Frampton, Ozzy Osbourne ou encore Kool & The Gang. Ce musée et panthéon du rock conserve ce que le rock a de plus précieux. Le groupe intègre la catégorie « performer » et ce soir, l’explication est claire.
Le Dave Matthews Band mise un peu sur les lumières : la scène est souvent colorée, des formes géométriques arpentent le sol et rappellent les designs hippie aperçus au merchandising.
Mais tout se joue à l’oreille. Dès le deuxième morceau, Funny the way it is, le guitariste se lance dans un solo. Le premier d’une longue lignée pendant plus de deux heures de concert. Morceau suivant : Grey Street. Solo de saxophone. Puis de trompette. Le premier renchérit. Le second lui répond. Dialogue musical de plusieurs minutes. Le groupe affirme d’entrée de jeu que l’une de ses particularités est l’utilisation d’instruments non traditionnels pour un groupe de rock. Il font partie intégrante du spectacle au même niveau que les classiques guitare-basse-batterie-clavier. Nul doute que les cuivres donnent du coffre, on connaît ça par coeur chez Springsteen !
Dans cet exercice du solo, chaque musicien passe au tableau. Le piano est mis à l’honneur sur Lying In The Hands Of God. L’un des membres se munie même d’une flûte traversière sur What Would You Say, titré nommé aux prestigieux Grammy awards en 1996. Malgré ses multi-nominations, Dave Matthews Band n’en remportera qu’un : celui de la meilleure performance vocale rock d’un groupe en 1997 grâce à So Much To Say. Le morceau manque à l’appel ce soir. Tout comme Satellite, un de leurs premiers tubes. La setlist parcourt à peu près toute leur discographie et prouve que le Dave Matthews Band est bon partout, façon de dire qu’il est inclassable. C’est un groupe de rock, de hard rock (Madman’s Eyes), de country (Grace Is Gone), de folk… et le public s’émerveille à chaque début de chanson. Il faut dire que même pour les plus au fait de la tournée, chaque setlist est une surprise : ce n’est jamais la même que les soirs précédents. Mais un détail revient régulièrement. Le rappel. Une reprise du morceau de 1967 All Along The Watchtower de Bob Dylan (album John Wesley Harding) , popularisé dans une version électrique en 1968 par Jimi Hendrix (album Electric Ladyland). Le groupe y a inclus un extrait de Stairway To Heaven de Led Zeppelin. Il était temps pour le Rock and Roll Hall of Fame depuis leur première nomination en 2019 !
