Les 27, 28 et 29 février dernier, Stephan Eicher jouait à l’Olympia, un an après son dernier passage à Paris. Il poursuit le chemin de sa tournée Voilà mise sur pied pour l’album Ode sorti en octobre 2022.
Première partie. Masque noir sur les yeux, un homme passe entre les rideaux fermés et s’apprête à lancer le coup d’envoi de la
soirée. C’est Zorro Schlubowitz comme l’indique la devanture rouge de l’Olympia. Les connaisseurs auront deviné qu’il s’agissait de Stephan Eicher : en 1981, il sortait l’album éponyme Zorro Schlubowitz, une sorte d’alter-ego. Pour les autres, c’était une surprise. Pour ceux qui ont encore des doutes, Zorro relève son masque pour laisser apparaître Stephan qui chuchote un malicieux « C’est moi ». Il joue un morceau au synthétiseur et cinq en guitare-voix. Quand vient le moment de Tu ne me dois rien, une voix off le coupe dans son élan : « Information pour la première partie : le tour de chant doit se terminer dans 3 minutes ! ».
Jouant le jeu jusqu’au bout, Stephan Eicher nous demande de lancer un minuteur de trois minutes sur notre téléphone. Tous les engins sonnent pile au moment où Zorro-le-magicien s’arrêter de jouer !
Zorro remballe son matériel. Après un entracte, les rideaux tirés révèlent une scène de vie quotidienne : quatre personnes aassises utour d’une table en bois, des verres de vin, des chandeliers et dans le fond, trois coffres fermés, disposés comme des armoires. Sauf que ces quatre personnes sont Stephan, un guitariste, un bassiste et une harpiste, instruments à la main, prêts à dégainer. Et que ce qui ressemble à un dîner est en fait un concert. Un concert de rock, de pop, de folk…
Au programme : un peu de tout. Ode le dernier album. Homeless Song le précédent. Carcassonne qui fêtait ses 30 ans l’an dernier, célébré ce soir par un medley (Des hauts et des bas, Rivière, Ni rémords ni regrets, Manteau de gloire). Le classique Engelberg où le refrain du single Pas d’ami (comme toi) est l’occasion de se moquer des Français et de leur fâcheuse tendance à dire « non ». Exemple : « Vous élisez un président puis pendant 5 ans vous dites ‘non non non’ ! ».
L’ambiance est rock. Elle transporte. C’est poétique. Dans le texte mais aussi visuellement : une méduse rouge flotte en large de la scène, un nuage-miroir diffuse des rayons de lumières. Le groupe fait lever public. Notamment sur Combien de temps où les « coffres suisses » comme les appelle Stephan s’ouvrent, dévoilant des automates or-argentés qui illuminent la scène. Le chanteur n’égare jamais son humour et reprend du service comme magicien : il fait maladroitement apparaître des trompettes derrière un drap rouge pour Ne me dites pas non et s’improvise télépathe pour deviner la chanson qu’un spectateur, choisi dans le public, rêve d’entendre… Il se concentre… Bonne pioche ! Même si à ce stade du concert, il ne manquait que Déjeuner en paix ! Bien que lassé par ce tube, on se régale avec cette version allongée et des parties instrumentales qui sortent du cadre de la version studio. Pas de rappel parce que c’est trop attendu et « vous croyez qu’on revient pour vous mais on revient pour le producteur qui nous impose d’y retourner ! » confie Eicher. Pas grave. Tout était là : la musique, beaucoup de textes de Philippe Djian que Stephan n’oublie pas de mentionner, la voix, l’humour, le spectacle, la chaleur humaine.
Une seule question : Après le radeau et la table de maison de campagne, quelle mise en scène nous réserve-t-il pour la prochaine tournée ?
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