Juste avant leur release party au Supersonic, nous sommes partis à la rencontre de Ben (Benjamin Geffen) et PO (Pierre-Olivier Da Silva), les deux membres du groupe Two Faces, pour discuter de la sortie de leur album. After the Embers, premier album du groupe, est un disque dont l’identité musicale et visuelle retient l’attention ; il n’en fallait pas plus pour préparer nos questions, s’asseoir dans un canapé et discuter avec les deux garçons.
Bonjour les garçons, afin de vous connaître un peu plus, pouvez-vous nous dire comment vous avez commencé la musique ?
Ben : On a commencé la musique quand on était au lycée, c’était un moyen de partager avec ses potes autre que le sport. On a vite commencé ensemble, car on était dans le même lycée, on était amis et on s’est retrouvés pour faire des reprises à la guitare avec notre groupe de potes. On se ressemblait dans la musique qu’on aimait : les Arctic Monkeys, la scène anglo-saxonne, PO était peut-être plus punk-rock. On a ensuite commencé à chanter ensemble, on s’est retrouvés à être en colloc et est arrivé un moment de notre vie où on voulait dire des choses avec la musique : Two Faces est arrivé.
D’où est venue cette envie de faire de la musique, vous avez été baignés dans l’univers de la musique ou est-ce venu qu’à l’adolescence ?
PO : On a un parcours assez différent, mes parents n’étaient pas musiciens, mais travaillaient dans le domaine culturel. J’ai eu mon grand frère en modèle, il jouait avec ses potes dans le salon. En termes d’influences musicales, on écoutait les Beatles, mais aussi Indochine par exemple.
Ben : Notre point commun, c’est le grand frère dont j’entendais la batterie taper de ma chambre. J’ai aussi deux potes qui jouaient, l’un de la guitare, l’autre de la batterie, j’ai été les écouter avec un autre ami et en rentrant on s’est dit que monter un groupe ça serait quand même pas mal, dès le lendemain, on a pris des cours (rires). J’étais assez manga aussi, dont un qui s’appelait Beck qui suit un adolescent qui s’ennuie dans sa vie et rencontre la musique. Je me suis retrouvé là-dedans, je m’ennuyais à l’école et j’avais besoin d’exorciser tout ça avec une passion qui me permettrait d’ouvrir ma créativité.
Quels ont été vos premiers instruments de prédilection ?
Ben : La guitare pour tous les deux, et le chant !
PO : Le chant est arrivé plus tard pour moi, la première fois que j’ai chanté, c’était avec Ben, je faisais les choeur sur les morceaux. C’est assez drôle parce qu’on est venu à la musique à la guitare et c’est le premier instrument qu’on s’est dit qu’on ne mettrait pas dans le groupe.
Le chant est venu facilement ou ça a été un exercice plus difficile ?
Ben : Ouais, j’ai commencé avec mon groupe du collège et je me suis retrouvé à être le chanteur, depuis ce n’est jamais parti.
PO : Moi, c’était un peu plus long, ce n’était pas naturel. Je chantais à l’arrière de la voiture, mais jamais en public, l’affirmation a été plus difficile et longue.
Comment avez-vous commencé à écrire vos textes ?
Ben : Pour moi, c’est venu en même temps, au collège-lycée. C’est assez marrant parce que dans l’album on parle beaucoup du passage de l’enfance à l’adulte, donc j’ai recherché mes premiers morceaux : j’écrivais comme je pensais, déjà en anglais et finalement alors que je pensais que mes textes n’avaient pas vraiment de sens, ils racontent vraiment quelque chose de moi. Au début, je trouvais que l’écriture n’avait pas vraiment d’importance, elle a commencé à en avoir une avec Two Faces : ce n’était plus raconter des petites histoires, mais libérer les choses qu’on n’arrivait pas à dire dans la vie à nous-mêmes, à nos proches. L’écriture a pris une autre importance, elle devenait introspective.
PO : Moi j’ai complètement commencé avec Two faces, je n’écrivais pas de morceaux destinés à la musique. Maintenant, l’écriture est devenue le médium par lequel je parle.
Two Faces s’est de suite appelé Two Faces ?
Ben : On a beaucoup tergiversé, au début, le premier nom était Wilde, il y avait un côté un peu sauvage donc. On vient de la scène, on a commencé la musique pour la partager sur scène donc de suite, il y avait cette prise de parole par le texte et cette idée qu’on serait un groupe qui fait de la scène. Du coup, il y a eu l’idée de laisser parler la sauvagerie, mais en commençant à écrire est apparu le fait qu’on observait le bon et le mauvais partout autour de nous. On a cette vision commune d’observation du monde, de ce qu’il y a autour de nous, finalement, on ne réagit pas à chaud. Two Faces représentait le fait que rien n’est tout blanc ou tout noir, c’est aussi très graphique comme nom.
Êtes-vous aussi les deux faces ? Et dans ce cas qui est pile, qui est face ?
PO : Ce ne sont pas nous les deux faces, ce sont les deux faces qu’on a tous au fond de nous. C’est quelque chose qui nous obsède dans ce projet, on est tous faits de contradictions, on ne peut pas tout avoir et c’est ça que représente Two faces. Tout se complète et on a tous au moins deux personnalités qui nous permettent d’explorer différentes émotions et de rester équilibrés.
Ben : Nous deux, on se ressemble beaucoup d’ailleurs, on joue plus avec ce qui nous lie que ce qui nous sépare.
Comment travaillez-vous ensemble, qui fait quoi dans le groupe ?
PO : On se nomme aussi Two Faces, car on fait vraiment tout à deux. Unspeakable Things ouvre l’album et décrit vraiment cette rencontre inexplicable, ces âmes-frères que l’on est. Le disque vient de sortir et il est plaisant pour nous de ne pas réussir à dire qui a fait quoi, on travaille tout ensemble, on mélange tout et sur scène aussi. Il y a un batteur avec nous pour le côté rock et la stabilité et nous nous partageons tous les deux les percussions, la basse, les claviers et le chant. Il y a cette idée de tout pouvoir échanger.
On a l’impression de marcher sur les braises de quelque chose et la question est alors de se demander ce qu’il se passe maintenant, après ce feu.
Comment définiriez-vous votre musique ?
Ben : On ne la définit plus, car on a du mal à entrer dans des cases musicalement, on arrive à une époque où on a été influencés par plein de styles et groupes. On ne peut pas se définir rock, électronique, indie, pop, britpop, French touch, trip-hop, on est un mélange de tout ça. On peut mettre plein de mots.
PO : On peut dire authentique si on devait dire un mot (rires), ça serait drôle comme description. On peut ajouter musiques de films aussi, car il y a une grosse notion d’image dans ce qu’on fait, la musique est un prétexte pour toucher aux autres arts. On ne conscientise pas du tout cela en commençant un morceau, mais il y a souvent des métaphores, des images dans nos chansons qu’on peut lier à ça.
Pourquoi faire des titres uniquement en anglais ? C’était un choix ?
Ben : C’est un choix de chanter uniquement en anglais en France, mais ça s’est aussi imposé à nous, car on est venu à la musique avec nos modèles anglais, c’est une façon de rendre hommage à la musique qui nous a élevés comme musiciens. C’est aussi la langue la plus parlée dans le monde et on fait de la musique pour partager ailleurs que chez nous et pourquoi pas vivre des tournées à l’international. La dernière raison, c’est qu’écrire en français en tant que français, c’est beaucoup de responsabilités, la langue française est très poétique, tient des racines et est beaucoup plus difficile à travailler. L’anglais est une langue plus directe pour exprimer les choses, je n’arriverais pas forcément à tout dire en français.
Vous aviez fait paraître deux premiers EPs, Two Faces et Release the Beast, qu’avez vous cherché à introduire avec ces derniers ?
Ben : Avec du recul, ces deux EPs sont des espaces de travail, on a appris à créer ensemble, ce sont des laboratoires d’expériences. Le premier est très garage, tout a été fait à la maison, mais il est très authentique. Le second a permis de développer plus de choses, mais il part plus dans tous les sens, il est parfois très dark, parfois très lumineux. Ils ont permis de façonner l’identité Two Faces.
Aujourd’hui vous nous présentés After the Embers, pourquoi ce titre ?
Ben : C’est une question en fait ce titre. On a créé Two Faces pour exprimer quelque chose que l’on ne parvenait pas à exprimer, puis un lieu où on observe ce qui nous entoure et on se rend compte qu’on est dans une époque où tout est embrasé : il y a des enjeux, politiques, climatiques, sociaux importants et on est très touchés par ça. Il y a aussi des questionnements concernant notre génération, on a 30 ans, nous sommes de jeunes adultes et on se questionne sur comment on devient des adultes dans ce monde dans lequel on vit. On a l’impression de marcher sur les braises de quelque chose et la question est alors de se demander ce qu’il se passe maintenant, après ce feu … Un nouveau feu va-t-il démarrer, y aura-t-il une accalmie, laquelle des solutions sera positive …
C’est donc le signe de la fin d’un/du monde, mais aussi d’un nouveau départ ?
Ben : Oui, on a l’impression que c’est quelque chose qui revient beaucoup, nous sommes au croisement de quelque chose.
PO : Avec cette réflexion, on montre que nous sommes à une étape importante de l’humanité et qu’il faut se poser des questions face à l’étape dans laquelle on est : laisse-t-on le calme arriver ou part-on en révolution ? On se pose la question nous-mêmes et on la laisse aussi aux gens par la même occasion.
Ben : Oui, il y a une anxiété globale autour de tout ça qui nous obnubile dans le bon sens comme dans le mauvais. Il y a aussi beaucoup de joie, nous sommes des adultes épanouis dans la vie de tous les jours et il y a ce paradoxe d’être bien dans un endroit qui marche mal.
PO : Ce qui nous inspire ce ne sont pas directement les événements, mais les réflexions qu’on a derrière.
L’écriture est donc un exutoire.
Ben : Oui, c’est l’idée d’enfin vraiment se confronter aux choses. C’est le moment où on regarde les choses comme elles sont, avec ce qui est beau et aussi ce qui est moche et d’essayer de de faire de nous des gens meilleurs pour toutes les générations.
Les titres de l’album font écho à une certaine urgence, de rapidité à mettre des mots sur les choses, sur le temps qui passe, sur une époque et ses événements, il y a de ça ?
Ben : Oui; complètement, je ressens beaucoup de rage de vivre dans ce projet. Je pense qu’il y a quelque chose d’un peu enfermé, bloqué en nous et c’est sûrement pour ça qu’on aime autant la scène, c’est le moment où on se libère.
Au début de la réalisation de l’album, vous aviez déjà une idée de ce que vous vouliez aborder, vers quoi vous vouliez aller, ou votre inspiration est venue petit à petit au fil du temps ?
PO : Je ne crois pas. On a travaillé l’album par sessions de résidence, donc bien-sûr, on arrivait avec de la matière de base puis on s’enfermait dans une maison à la montagne. Sur place, on écrivait, on échangeait, on composait et l’album est né comme ça, on avait d’ailleurs plus de morceaux que les 11 de l’album et avec la sélection, ils ont pris leur place naturellement. L’album raconte sa propre histoire tout comme la nôtre.
Ben : Oui, c’est assez marrant, car lorsqu’on a reçu l’album, on a vu qu’il y avait ce qu’on a voulu dire dedans consciemment, mais aussi tout ce qu’il y a derrière, sur notre façon de penser, de vivre, de discuter avec les autres.
Comment s’est passé le choix des 11 titres ?
Ben : On a fait beaucoup de morceaux, ma Dropbox en sait quelque chose (rires), mais il y a beaucoup de place pour l’instinct dans notre musique et ceux qui restent, c’est qu’il y a eu une évidence. On a parfois hésité pour des morceaux qui ne sont pas dessus, mais en écoutant la totalité, ils apparaissaient comme des ovnis au milieu des autres, ils auront une place pour autre chose, peut-être des courts-métrages. Ensuite, il a fallu réfléchir à la tracklist, la place des morceaux sur l’album : nous, on considère qu’il y a une vraie bascule entre les morceaux 5, After The Embers, et 6, The Fire : on ne raconte plus la même chose si on interchange ces deux titres. Ça nous plaisait vraiment de savoir ce qu’on allait raconter ainsi. L’idée totale est celle de la perte de l’innocence au cours de l’album avec une renaissance à la fin et un embrasement au milieu avec les deux titres.
Oui, on sent au début de l’album une certaine nostalgie, d’une société perdue, d’une enfance perdue ?
Ben : Exactement.
Dans la plupart des titres, on retrouve des émotions mélangées, les deux fameuses faces, aussi bien négatives sur ce qu’il se passe, mais aussi positives, il semble y avoir de l’espoir ou du moins une quête de paix et d’acceptation ? Je pense par exemple à Ghost Inside où on retrouve cette part de clair-obscur ?
Ben : Avec les deux premiers EPs, on a beaucoup expérimenté : il y a des morceaux très clairs qui se dégagent, d’autres très sombres et il a fallu trouver le lien à ça, Ghost Inside en est sûrement le meilleur exemple. Il y a vraiment l’idée dans ce morceau de permettre des interprétations différentes selon les personnes qui l’écoutent ; pour certains le morceau est joyeux, porteur d’espoir et pour d’autres ultra déprimant. On souhaitait que ce morceau porte cette identité.
Ça nous aide à nous dépasser.
Vous ouvrez votre disque avec Unspeakable Things, pourquoi ce choix ? Pouvez-vous nous présenter ce titre ?
PO : L’album est comme un récit, un roman dont la meilleure introduction est nous, notre lien, notre relation fraternelle et donc la genèse de notre histoire. On va jusqu’à l’ouverture de Two Faces et le but de nos morceaux : faire voyager les gens à l’écoute de notre musique.
Ben : Nos deux EPs étaient très introspectifs et on savait qu’on voulait ouvrir l’album ainsi pour ensuite casser avec quelque chose de plus large, générationnel.
Dans Young Chef vous dîtes « Soit tu es un garçon, soit un homme, comme ils le disent », que voulez-vous dire par là ?
PO : Ce qu’on souhaitait mettre en évidence, c’est qu’il fallait choisir et que c’est ça qui est compliqué. Nous n’avons pas vu la transition entre l’enfance et l’adulte et on la sent à peine aujourd’hui. Nous sommes des enfants dans des corps d’adulte et c’est difficile de gérer cette transition. Je n’ai pas la réponse à savoir quand est-ce qu’on est l’un ou l’autre et je pense que Two Faces nous permet de garder cette âme d’enfant.
J’ai envie de profiter de cette question pour demander si composer pour les autres et pour son groupe a quelque chose de différent ? (Benjamin compose avec Martin Luminet dont l’une des chansons Garçon, traite du sujet).
Ben : La phrase écrite par PO peut effectivement faire référence à la chanson, Garçon de Martin et c’est finalement assez marrant, car on parle de génération, d’époque comme celui de Martin. Nos deux albums se sont fait en parallèle, ou très légèrement en décalé, mais en les terminant, on se rend compte que l’un s’appelle Deuil(s), le nôtre After the Embers, les deux parlent de transition, de colère qui nous traverse, d’époque. Toutefois, la façon de travailler pour l’un ou l’autre n’est pas du tout la même, avec Two Faces on se base sur l’amitié hors du commun qu’on a pour apprendre le monde, alors que quand on travaille pour quelqu’un d’autre on est plus « au service de ». L’objectif est de comprendre ce que Martin veut dire et je me mets derrière lui pour répondre au mieux à rendre son message.
Et toi PO, je crois que tu travailles aussi avec d’autres artistes ?
PO : Oui, depuis quelques temps j’accompagne sur scène Marcelle, une jeune artiste lyonnaise émergente. À côté, je réalise des clips pour d’autres artistes, mon travail est alors de retranscrire les idées, c’est un autre médium.
L’un des derniers titres sortis comme single est Fearless dont je retiens quelques phrases « Comment comptes-tu changer le monde En faire un paradis Si tu crains la mort » que j’avais envie de lier avec deux de Vortex of Time « Hier est sorti Tu dois aller mieux maintenant ». On retrouve dans plusieurs de vos chansons un voeu de changement que vous semblez vouloir guider, je me trompe ?
Ben : Oui, on pourrait résumer cela à « à quoi bon s’entêter à aller mal ». On avait fait un morceau dans le second Ep dont la fin disait « Better a devil you know, than a devil you don’t » : cette phrase part du constat qu’on est capable de rester figés au mauvais endroit parce qu’on sait comme l’endroit est. On préfère la certitude bien que négative à l’inconnu. Ça nous questionne beaucoup comme sujet et ça nous aide à nous dépasser. D’ailleurs, changer, même si ça n’apporte pas plus de positif peut nous permettre de se dire qu’on l’a fait, on a tenté le coup et ça, c’est déjà une force.
Dans Fearless, le mot « fearless » n’est jamais utilisé durant le morceau, mais il y a la question de savoir si on va passer notre vie à avoir peur de la mort : la réponse n’est pas dans le morceau, mais dans le titre.
Jet Stream est l’une des chansons les plus énergiques et puissantes de l’album, que cherche-t-elle à exprimer ?
PO : Je pense qu’il y a la rage de vivre. Sa vocation est de laisser déborder la rage au fond de nous qui est aussi le poids de vivre, des violences naturelles que l’on subit tous. C’est une réponse pour apaiser et non pour donner de la violence. C’est un cri d’apaisement.
Avez-vous une chanson coup de coeur sur cet album ? Ou une histoire particulière qui se cache derrière l’une d’elle ?
PO : elles ont toutes une histoire particulière, mais le morceau The Fire est particulier, car il est arrivé en dernier, deux semaines avant que l’on rende l’album. Il y a aussi des morceaux comme Nothing is Immutable qui sont des témoignages d’amour pour notre entourage et un constat de l’immuabilité de toute chose, encore ce clair-obscur qui interagit dans tout ce qu’on fait.
Ben : Moi ça dépend les semaines, ces jours-ci s’est Gasoline, mais je te dirai la semaine prochaine (rires).
Dans votre projet, il y a aussi de nombreux vidéos-clips qui accompagnent vos chansons, la scénographie est importante pour vous ?
Ben : Oui, complètement, ce n’est pas quelque chose de maîtrisé, mais notre musique est très graphique. Par le biais de la musique, on aime pouvoir toucher à tout, on s’amuse avec toutes les formes d’art dans la conception des graphiques, des clips, on aime aussi se mettre en scène, on aime raconter des choses en image. On a un vrai intérêt pour les scénarios, la caméra, la mise en scène. Sur le deux premiers EPs, on travaillait avec un réalisateur pour faire nos clips et sur cet album, on s’est emparés de notre image. On travaille avec des musiques très personnelles et fortes et c’était logique de réaliser nous-mêmes désormais.
PO : Ce sont des expériences où on se prend au sérieux, mais on se sent aussi comme des enfants avec des caméras, on se déguise, on joue dedans, ça reste un immense plaisir, on revient à la base de ce qu’on aime : retrouver quelque chose d’organique.
Et vous vous auto-produisez aussi pour cet album, vous souhaitiez tenir la main sur tout ce projet ?
Ben : Oui, il y a ce côté d’être libres sur la totalité de ce qu’on fait, le choix des gens avec qui on travaille, c’est très appréciable.
Dernière question spéciale Two Faces, quel est votre part d’ombre et votre part de lumière à chacun ?
Ben : La vache ! Les deux sont parfois au même endroit, les deux sont partout et on les observe avec ce groupe. L’idée n’est pas de juger notre part d’ombre, on l’accepte totalement, on peut faire des choses bien, des choses mal et il faut en prendre conscience et devenir meilleur avec tout ça. Two Faces est un témoin pour nous dire comment nous regarder et comment se rectifier quand on embête les autres, et l’accepter quand elle nous embête juste nous.
PO : Oui, je suis d’accord, ça fait partie d’un tout qu’on ne peut qualifier de défauts ou de qualités, c’est ce qui nous fait, en entier.
Merci !