Maska, mask off avec son EP Etoile de Jour partie 2

Maska Etoile de Jour 2 2021

Crédit Photo : Fifou

 

Une épreuve que la vie nous inflige. Trois EP pour trois étapes de reconstruction. La seconde, que ce nouveau volet représente, est l’acceptation. L’acceptation de qui ? De quoi ? Pourquoi ? Pour qui ? C’est au delà de ces interrogations, c’est un ressenti, quelque chose qui nous traverse pour nous changer, nous bouleverser, pour le pire ou le meilleur. L’acceptation des épreuves de notre existence, une digestion qui a parfois du mal à se faire. Etoile de Jour 2 c’est aussi l’incarnation d’une quête. La quête de la vérité. Non, pas LA vérité, plus simplement, UNE vérité, SA vérité. Sa version d’une transparence qu’on perd peu à peu dans un monde qui s’assombrit. Pour Maska la vérité c’est les autres.

« La vérité a plusieurs angles. Selon moi, il faut récolter tous les points de vue pour s’en rapprocher. C’est une bêtise de croire que seule notre manière de voir est la bonne. Il faut toujours s’ouvrir aux autres et apprendre d’eux pour en être le plus proche. »

C’est sur ces mots que l’EP se fonde. Il ajoute :

« C’est ma philosophie de vie. Comme j’essaye d’être authentique dans ma musique, c’est normal que ça transparaisse. Ce n’est pas conscient et ce n’est pas dans tous les titres, c’est une mentalité globale. »

Le chant qui est désormais son registre en tant qu’artiste individuel était une envie, mais aussi un défi pour lui. Un risque même. C’est quelque chose qui l’avait déjà effleuré pendant ses années Sexion d’Assaut. Mais étant dans un groupe, il fallait une identité propre à chaque membre, et il avait choisi de se concentrer sur ce qu’il maitrisait le mieux à l’époque : les mots, le rap, le statut d’ « auteur ».

« Aujourd’hui, je préfère chanter que rapper. C’était un défi de m’approprier la mélodie et l’interprétation du chant, alors que le rap était quelque chose que je savais déjà faire. C’était quelque part me reposer sur mes acquis. Donc qu’on me dise que ce que je fais maintenant c’est mieux qu’avant, c’est le plus beau des compliments. »

Une pochette coup de poing, ou plutôt coup de couteau. Créée par Fifou, l’orfèvre français des pochettes rap, on s’éloigne ici du côté urbain. Plus stylisé, plus doux, plus raffiné mais pas dénué de sens. Lorsque Fifou met en image, il emprunte au mirage. Combo parfait. Fifou pour Maska, ou Maska par Fifou ? Peu importe. Tout est calculé, calibré depuis le premier EP. On voit d’abord le chanteur sombre, vêtu de vêtements opaques, épaulé par une femme, bienveillance à l’apparence féminine, guidant l’artiste, l’auteur dans son œuvre.

Maska Etoile de Jour 2 2021

Crédit photo : Fifou

Ensuite, pour le second EP, la photo est la même mais pas l’angle. Toujours dans cette idée de vérité faussée, ou subjective, changeante. Cette fois, c’est l’artiste qui rayonne, clair. Tandis que celle qui l’aidait, lui plante maintenant un couteau dans l’épine dorsale. Faites bien attention aux détails. Sur la pochette comme dans la vie, il suffit souvent de peu pour qu’une interprétation, une image soit modifiée, influencée, par ce qu’on a cru voir, entendre, percevoir. C’est là toute la subtilité d’Etoile de Jour 1, 2, et très certainement, 3.

Bon vivant, fêtard, blagueur, la musique de Maska, profonde et mélancolique, ne représente pas la personne qu’il est. Elle et il, n’en sont pas moins authentiques. Sa musique c’est seulement un des aspects de sa personnalité. C’est très important pour lui. D’être vrai, honnête, transparent. Toujours cette vérité qui l’anime, une valeur qui compte particulièrement et qui le constitue. Tout comme elle constitue ses morceaux. « Intègre » C’est un des mots qu’il emploie pour se définir. Sans en oublier l’humilité. Maska n’est pas du genre à se jeter des fleurs. Il reconnaît ses qualités et ses principes, se dit fier de qui il est au présent, sans oublier que lui aussi est humain, imparfait. Tout n’est pas droit, tout n’est pas rose. On est là c’est tout. C’est là qu’on se retrouve, qu’on se reconnaît, dans l’écoute et le partage, dans Etoile de Jour. Un projet unificateur mais modeste. Certains artistes se créent un univers, un personnage, ce qu’il respecte, mais ne fait pas.

Six titres. L’amour, ses travers, ses déboires, mais aussi ses bons moments. Des instants capturés à l’image de la vie.

  • Hijama ouvre le bal. Maska se livre, vide le sac du monde qui l’entoure, dégoûté par tant de vices.
  • Etoile de Jour scintille, la voix de Nemir accompagne très bien Maska, sur un morceau qui traite de l’amour qui change au fil du temps, notamment dans une relation (clip ci-dessous).

  • J’attends l’été, le point d’exclamation de l’album, un titre plein d’indignation et de douceur à la fois.
  • Bouloir avec Dorély réchauffe nos corps et nos esprits sur une chanson remplie de désir.
  • Plus calmement on enchaine avec Comme je suis, un appel et un rappel à l’authenticité et l’honnêteté.
  • Tournesol marque un dernier tournant dans l’EP, une mélodie qui vous donnera un sentiment d’immensité, de quoi finir en beauté.

Il ne manque plus qu’à déguster cette deuxième partie, d’en enrichir notre sphère musicale, et en plus du troisième volet, qui devrait paraître dans quelques temps, guettez, si les planètes s’alignent assez et que la situation sanitaire s’améliore, vous pourrez voir Maska sur scène, notamment au sein de la Sexion d’Assaut, qui fera son retour d’ici quelques mois. Croisons les doigts, touchons du bois et tout se passera comme prévu ! Pour lire mon interview de Maska pour Etoile de Jour 1, cliquez ici