C’est à l’occasion du RFM Music Show 2019 à Issy-Les-Moulineaux que nous avons pu rencontrer Claudio Capéo qui nous parle de son dernier album « Tant que rien ne m’arrête ».
Bonjour Claudio, on t’a découvert dans the Voice 5, en 2016, tu sors deux albums depuis, tu participes aux Enfoirés, tout cela va très vite non ?
Écoute, ça va super vite, ça s’enchaîne, c’est le plaisir de la musique. C’est un moment de musique, un moment de rencontres, des belles choses. Deux albums, beaucoup de chansons, beaucoup de coeur, beaucoup de scène. Voilà, c’est aussi une grosse tournée et une vie qui va à dix-mille à l’heure, c’est très prenant, mais c’est avec énormément de joie. On est entre amis, on est bien.
Tu parles de rencontres, lesquelles t’ont le plus marquées ?
Toutes les rencontres sont marquantes, entre artistes, avec le public, c’est toujours fou. Après, les plus surprenantes, je ne sais pas, Renaud peut-être, mais pour moi tout le monde est à l’identique sur ce point. C’est un sentiment global.
Tu as sorti en décembre dernier ton quatrième album « Tant que rien ne m’arrête », peux-tu nous en dire quelques mots ?
C’est un album de vérités, c’est ce qui m’emmerde, ce qui me fait du bien. On y parle franco, on va dans le sens qui nous parle et on essaye de rester positif dans tout cela, mais sans se voiler la face tout de même. Si on voit un petit peu d’espoir, on va le plus loin tous ensemble. C’est aussi une rencontre avec des auteurs, des compositeurs, on a fait 43 morceaux puis il a fallu en piocher 13 à la fin. Ils étaient tous très bien donc c’était un peu compliqué.
Comment se passe le choix ?
On écoute tous les titres plein de fois, je les tourne dans ma tête tous les soirs, je ne dors plus, puis au bout d’un moment, ça devient une évidence !
Comment s’est passée cette période de création ?
Elle commence avant de rentrer en studio, avec beaucoup de thèmes qui s’accumulent dans la tête. c’est beaucoup d’idées, beaucoup de choses à raconter. Actuellement je ne prends plus trop le temps d’écrire, même si je suis en train de recommencer. C’est compliqué de trouver le temps en tournée, alors je discute avec des auteurs, je m’intéresse à leur coté humain pur savoir si on peut avancer ensemble. Ensuite on fonce en studio, on réfléchit, et les morceaux se créent ainsi.
Quel est l’élément déclencheur pour écrire ?
C’est juste un thème, ce qu’il se passe dans la rue, un mec qui ne tient pas la porte et qui m’énerve, une femme enceinte que personne ne laisse s’assoir, ce sont des petits détails de la vie de tous les jours.
Vouliez-vous un fil conducteur sur cet album ? `
Non, on n’a jamais réfléchi dans ce sens, sauf peut-être l’humain tout simplement. Après on ne fait que de la musique donc ça partait un peu dans tous les sens. On ne réfléchit pas trop, on y va.
C’est aussi un album plus proche de tes origines, Italiennes par ces sonorités, je pense à « Tant que rien ne m’arrête » ; parolières avec « Je sais pas vous » par exemple…
Oui, il y a quelque chose de plus fort dans les mots et même de plus dur certaines fois. Après on souhaite que cela reste assez simple, on n’est pas des poètes, on fait juste de la musique. On veut que ça reste audible et que tous puissent écouter la chanson et comprendre rapidement.
Vous parlez de poètes, est-ce qu’il y en a qui vous inspirent ?
Non pas forcément, pour moi les bouquins c’est plutôt pour caler le chevet (rires). Je préfère trainer dans la rue et faire les quatre-cents coups, je suis toujours un sale gosse (rires).
Quelles ont été tes influences musicales pour la préparation de cet album ?
C’est très éclectique, ça va dans tous les sens, j’écoute de tout. Autant du métal, que du classique, que de la chanson française. Ça dépend des journées, de l’humeur, content, énervé … après c’est toujours difficile de s’accrocher à un seul artiste que tu aimes beaucoup, car c’est possible de reprendre le même schéma et les mêmes sonorités. Ça a été un choix de s’ouvrir au maximum pour essayer de ne pas recopier.
C’est aussi un album de rencontres avec Tom Walker, Boulevard des airs, Kendji. Comment les choses se sont faites ?
Justement ce ne sont que des rencontres qui sont devenues des amitiés. On a alors décidé de faire des projets professionnels ensemble. Les rencontres étaient simples, sur des plateaux TV, radios … Les types de musiques pouvaient coller avec les différents artistes et on a décidé d’en faire des duos pour le plaisir d’être ensemble et de faire vivre le morceau sur scène.
Certains vous ont-ils apporté des éléments qui leur sont propres ?
Je ne sais pas, c’est une question piège. Kendji m’a apporté le coté manouche, solaire, guitare ; Tom Walker la grosse voix rauque avec un gros son rock où il faut brailler fort pour que ça prenne …
Est-ce que sur cet album vous avez une chanson fétiche ? Une qui vous parle particulièrement ?
Oui, « Mourir d’armure », le dernier titre de l’album qui est un piano-voix. C’est ma maladresse, celle de dire les choses telles qu’elles sont. Dire à sa femme ou à sa maman que tu l’aimes c’est important, mais c’est difficile à dire. C’est des choses qu’on porte, qu’on tient pour nous et un jour ça peut être trop tard alors qu’on était juste là, et que ce n’était qu’un mot.
Avez-vous besoin de la musique pour exprimer vos émotions ?
C’est vraiment plus simple de la chanter, car on s’adresse à tous comme à une seule personne. le regard peut toujours fuir et s’adresser à une personne particulière dans la salle comme regarder tout le monde en même temps.
Il y a aussi ton dernier single, « Plus Haut », est-ce que vous pouvez nous raconter son histoire ?
« Plus haut » c’est le fait qu’on a besoin d’un capitaine, quelqu’un qui nous porte dans nos vies pour nous permettre d’avancer. Mes capitaines, ce sont mes « Capéo », ma famille, mes amis, les gens qui m’aident à garder la tête froide … On a besoin de personnes qui nous donnent des envies, des façons d’avancer pour aller plus loin.
Aussi bien professionnelles, que familiales ?
Exactement, dans tous les sens …
Une tournée d’hiver en préparation ?
Oui, on a terminé une tournée de 12 dates dans des petites salles tranquilles, pour revoir les gens. Et on va repartir en novembre pour les Zéniths.