Réalisé par Cactus Jack et White Trash Tyler, Travis Scott – Look Mom I Can Fly est un documentaire datant de 2019 qui retrace la conception d’ASTROWORLD sorti en 2018, l’album solo le plus récent à ce jour de la superstar Travis Scott. Né au Texas en 1992, Travis a toujours eu un don pour la musique et s’y intéresse dès son plus jeune âge. Toujours très attaché à sa ville natale, Houston, il ne manque pas une occasion d’y faire référence dans sa musique et soutient fortement sa population, qui le considère comme une sorte de représentant et de modèle. Son influence dans cette ville et remarquable mais Travis est aussi un artiste international aux millions de fans. Sa musique est difficile à définir, certains mettront en avant le hip hop, d’autres le rap ou la trap. Ses innombrables collaborations avec des artistes de tous bords élargissent encore son domaine musical. Travis travaille régulièrement avec des personnes comme James Blake, Kid Cudi, Kanye West et bien d’autres … Nirvana ou les Pink Floyds font partie de ses influences.
LMICF est bien la preuve qu’ASTROWORLD n’est pas un album comme les autres, puisque c’est Travis lui-même qui participe à la réalisation du film sous le nom de son label Cactus Jack. Il nous révèle les coulisses de ce projet qui sera accueilli par le public comme un trésor et sur lequel il a si durement travaillé. Cet opus nous invite a découvrir une facette de Travis qu’il avait jusque là préservée. Cet album retrace selon lui les meilleurs moments de sa vie. LMICF nous montre entre autres Travis petit, auprès de sa famille, la naissance de sa fille, ses concerts les plus marquants, ses actions au profit de la ville de Houston et les personnes qui ont marqué sa vie professionnelle et privée. On apprend lors du visionnage du film que le titre de l’album est en fait le nom de l’ancien parc d’attraction de Houston, terrain de jeu fétiche de Travis enfant, qui n’a jamais oublié sa fermeture en 2005.
Pour la sortie de l’album, Travis met en place l’ASTROWORLD Festival, a quelque centaines de mètres de l’emplacement initial du parc d’attraction de son enfance. Les images sont impressionnantes. Le parc est totalement reconstitué, version Travis Scott c’est-à-dire avec un coté psychédélique, dans la démesure . Le succès est tel que la foule de spectateurs présents aux festivités se transforme en émeute, les barrières de sécurités sont mise à terre et les agents sont rapidement submergés par les visiteurs en totale ébullition.
S’il y a bien une chose que le documentaire met en avant, c’est la puissance des concerts de Travis. Jamais je n’ai vu une telle agitation, une telle énergie, à tel point que ça devient effrayant. Des milliers de personnes, transportées par la bête de scène qui les emmènent dans son monde. Ce ne sont même plus des concerts ou des festivals, ce sont des expériences. La foule est parfois tellement déchainées que plusieurs personnes se cassent une jambe ou un bras, d’autres perdent conscience et doivent être portés par la foule, littéralement à bout de bras, pour que le concert puisse continuer. Il est fréquent que des différents aient lieu entre le personnel chargé de la sécurité et Travis, parce que le public est trop déchaîné. Comme le dit très bien un fan « Les concerts de Travis, c’est pas pour tout le monde ». Une séquence montre même le chanteur se faire arrêter à la sortie d’un show, qui a prit fin prématurément à cause de l’ambiance générale jugée trop électrique.
Le lien entre Travis et la ville de Houston est si fort, que le 18 novembre 2018, le maire de Houston Sylvester Turner, annonce officiellement l’inauguration de la journée Travis Scott/Astroworld, qui sera fêtée tous les ans, chaque 18 novembre dans le calendrier de la ville.
ASTROWORLD est nominé dans plusieurs catégories pour la cérémonie des Grammy Awards en février 2019 mais ne sera pas récompensé, au grand dam du chanteur. Cependant à défaut d’avoir été récompensé par un trophée, cet album est un des plus grands succès de sa carrière et ses fans lui ont réservé un accueil plus que chaleureux.
A propos de l’écoute de l’album, je vous conseille vivement BUTTERFLY EFFECT, YOSEMITE, WAKE UP ou STOP TRYING TO BE GOD. Ces quatre morceaux sont à mon avis les plus frappants, sans faire aucune ombre au reste de l’album. Aimer un album dans son intégralité est rare voire impossible. Ce n’est pas loin d’être le cas ici. ASTROWORLD c’est aussi une oeuvre d’art du début à la fin. Le photographe David Lachapelle image (ci-dessus) s’est occupé de la couverture de l’album et Travis met en scène ses concerts au millimètre près, n’hésitant pas à voler au dessus de son public sur le dos d’un oiseau mécanique, et ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Je ne saurais que vous recommander ce film (bande annonce juste en dessous) qui retrace à merveille le processus de création de cet album hors du commun. Le seul défaut de ce documentaire est le fait qu’il soit disponible uniquement sur Netflix. Je trouve injuste de le réserver uniquement aux abonnés de cette plateforme, bien que je ne puisse pas y changer grand chose, pour ceux qui n’auront pas accès à LMICF vous pouvez toujours écouter ASTROWORLD ou même l’ensemble de la discographie de Travis Scott, je peux vous assurer que ça vous consolera.