ROMS revient avec le clip de son nouveau morceau, Roule

Roms 2020

Roms, jeune rappeur parisien fait son retour après deux ans d’absence avec le titre Roule dévoilé le vendredi 25 septembre. Cette sortie est l’annonce d’une nouvelle phase puisqu’elle marque une signature chez un nouveau label, Believe. Son premier projet, Humain, un EP d’une dizaine de morceaux était extrêmement bien mené, construit, réfléchi et particulièrement frappant. Amour de chien ou Je t’aime encore mon amour font partie des extraits qui s’en démarquent le plus. Les deux sont clipés.

L’image du rappeur et l’univers qu’il prend soin de construire font rapidement effet. Les clips, lorsqu’ils ne sont pas conceptuels, peuvent paraître assez minimalistes et simples, c’est le cas pour Roule. Au premier abord d’un point de vue extérieur et très contemplatif le clip se regarde et se perçoit comme un autre. Si on regarde mieux, si on s’attarde sur les images, on se rend vite compte que sans être dans l’excès, les détails et le travail sont là. Réalisé par Max Finkelman, le clip est tout à fait pensé pour apporter un plus au morceau et continuer de poser le monde de Roms sur nos écrans.

Au visionnage on peut distinguer deux « dimensions » qui semblent s’opposer alors qu’elles s’emmêlent : le rêve et la réalité. Il y a d’abord la vie telle qu’elle est, brutale et bien réelle, avec des tons froids et ternes, la rue, la police et le bitume, mais surtout un cadre dont on veut absolument sortir. Vient ensuite le rêve, ou l’objectif, plein de lumière, en intérieur, dans un très beau décor. Le clip fait osciller le spectateur, ainsi que Roms et sa bande, entre ces deux côtés. Entre ombre et lumière, on vacille sans cesse, jusqu’à ne plus savoir ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Le château et la cité, le confort et la galère, le jaune et le bleu, la caméra bascule toujours entre les deux, jusqu’à ce que le clair-obscur et son rythme soient fracassés par une intervention de CRS. L’environnement change, mais ceux sur qui compter restent.C’est la seule chose qui reste stable sur une ligne horizontale, fixe qui contraste avec les lignes verticales des moulures du château et des bâtiments de la cité. Même à terre ou avec les balancements de la caméra, la ligne et donc les « natchés » sont toujours là.

La dernière chose qu’on voit, un gros plan sur le visage de Roms, rappelle la pochette de son EP Humain. Peut-être un clin d’oeil à ce projet, dans une version plus mûre et plus forte ou en tout cas nouvelle, les hématomes et la larme ayant disparu (cliquez ici  pour voir l’image et si vous voulez en savoir davantage sur ce premier opus).

Pour ce qui est du morceau, rien à dire. Si ce n’est que c’est ce qu’on pouvait attendre : un talent d’interprétation, beaucoup d’émotions véhiculées, et ce ton qui sonne comme une plainte, qui cherche des réponses à ses questions, mais surtout, un très bon titre et un très bon texte. Juste le peu d’insatisfaction nécessaire pour vouloir la suite, avec impatience et exigence.