Eurovision 2018: Netta Barzilai, gagnante pas comme les autres

Netta Barzilai est l’une des stars marquantes de cette année 2018. Elle vient de remporter, il y a un mois l’Eurovision 2018. Chaque année, le concours révèle son lot de personnage haut en couleur et cette année ne déroge pas à la règle avec la gagnante. Portrait d’une chanteuse qui a su marquer les esprits.

Netta Barzilai durant la sélection nationale en janvier 2018

Sensation venue de Tel Aviv

Netta Barzilai est une chanteuse israélienne née en 1993 à Tel Aviv. Elle monte un groupe avec lequel elle gagne sa vie. En 2017, la jeune femme, multi-instrumentiste (looper, la guitare), se présente aux sélections nationales israéliennes HaKokhav HaBa afin de représenter son pays à l’Eurovision. Ce qui n’est pas chose aisée car Netta, a de la concurrence. Chaque année, l’Eurovision est un événement très important en Israël. Les jeunes aspirants représentants du pays sont tous plus beaux et plus jeunes, les uns que les autres. Il est de coutume de voir chaque année de beaux garçons arriver en finale voire gagner sans pour autant être à la hauteur (Imri Ziv a fini par exemple 23 eme en 2017) . Cette année, Netta passe toutes les épreuves du show sans pour autant être la favorite, le public préfère le jeune Jonathan Mergi.  Netta est une forte candidate.  Elle réussit à créer le moment. Elle ne cherche pas à s’adapter aux autres, ce sont les autres qui s’adaptent à elle. De plus, elle dispose d’un looper. Pour le public, le looper a quelque chose de ludique, l‘impression de voir un morceau se créer en direct. Il se sent d’autant plus concerné par la mélodie qu’une proposition classique.  Et c’est ça qui investit le public d’une mission celle de voter. Netta gagne l’émission.

Un clip qui marque les esprits

Après sa victoire, il faut trouver une chanson à la jeune chanteuse. Doron Madalie, auteur compositeur des titres  Made of stars (14 eme en 2016) mais surtout Golden Boy (classé 9 eme en 2015) ne se fait pas prier pour travailler sur la chanson de la nouvelle star israélienne des prochains mois. Il lui propose le titre Toy, inspiré du mouvement Metoo. La jeune femme à l’univers multicolore aime le lien entre le féminisme et l’usage des différents jouets cités dans le texte (Barbie, Pikachu…). Elle participe aux arrangements afin d’y ajouter son looper, mais également les bruits de poule présents dans le refrain. Autant de choix différents de tout ce qui a été fait auparavant à l’Eurovision qui paie dès la publication du clip officiel. Il est huit heures du matin, un dimanche, nous sommes en attente des cinq dernières chansons pour cet eurovision 2018. Parmi ces chansons , la chanson israélienne doit sortir le soir même sur les coups de 20 heures. Mais elle fuite en début de matinée. Les blogueurs et journalistes l’encensent. Les bookmakers la classent aussitôt première. Lors de la première écoute, on est surpris. Elle fait un usage du looper pour les trente premières secondes, puis opte pour des couplets très saccadés et enfin offrir des refrains chantés.

Une prestation en direct solide

Les mois de Mars et d’Avril, les médias européens présentent la jeune femme comme la favorite des parieurs du concours. Elle fait ses premiers lives de la chanson,  la jeune femme est vocalement en place bien que les fans « s’attendait à mieux« .Puis il y a les répétitions qui révèlent la mise en scène officiel de chaque candidat. La mise en scène est quelque chose de très attendu car elle donne une idée du show proposé. A ce jeu, des candidats qui ont fait sensation avec leur clip peuvent perdre en place chez les bookmakers avec leur chanson tandis que des bonnes mises en scène peuvent faire remonter des candidats jusqu’alors invisible dans le classement. Pour Netta, malgré la critique plus insistante des blogueurs et journalistes présents à Lisbonne, les répétitions sont bonnes. La chanteuse ne quitte par le top 5 des bookmakers tandis que la chypriote Eleni Foureira, mal classée par les bookmakers, prend la première place notamment grâce aux applaudissements que sa mise en scène provoque en salle.

Victoire devant Chypre

Le jour J, les bookmakers en sont surs. Eleni, la représentante chypriote va gagner. Netta se classe deuxième. Les deux jeunes femmes passent à la toute fin du show. Ni l’une ni l’autre ne rate sa prestation, elles sont fidèles à elle même. La prestation de Netta est sans l’ombre d’un doute inférieur à tout ce qu’elle a pu proposer dans le Rising star israélien mais reste loin devant tout les autres en termes d’originalité, de surprise et de sens. Qu’elle gagne ou qu’elle perde, Netta est l’une des plus marquantes du show ce soir. Au moment des résultats (qui se passe en deux temps, d’abord l’annonce des votes du jurys puis l’annonce des votes du public), Netta est classée 3eme du jury, Eleni 5éme. Tout peut se jouer avec les votes du public. Les présentatrice font le décompte, Eleni et Netta sont les deux dernières et ne pas avoir encore eu les résultats. On devine qu’elles ont eu le plus de vote du public. « The second place go to… Cyprus ».

Dejà primée en Israel

Netta est depuis revenue dans son pays en tant que vainqueur. Le clip vidéo de sa chanson est désormais le plus vu de tous les eurovisions réunis avec plus de 63 millions de vue en deux mois. Israël n’avait pas gagné le concours depuis 1998 avec la chanteuse Dana International. Elle permet de mettre en place une légende selon laquelle Israël gagnerait tous les vingt ans (1978, 1998 et 2018). Netta est désormais un élément à suivre dans le paysage musical international. Elle vient de remporter ACUM 2018, l’award pour la meilleure chanson en Israël. Quant à moi, je vous dis à bientôt. On se quitte avec la chanson d’Igit, écrite pour l’eurovision 2018 qui pronostiquait avant même l’existence de Netta cette victoire Israélienne.