« Don’t fuck with my freedom ! » C’est la nouvelle devise de la chanteuse Miley Cyrus qui est de retour dans les charts (refrain de Mother’s Daughter dans l’EP She is coming). L’enfant star de Disney Channel est révélée en 2006 via Hannah Montana, personnage qu’elle incarne toute son adolescence. De ses 14 ans à ses 19 ans, Miley ou devrais-je dire Hannah est idolâtrée par des millions de fans et multiplie concerts et tournées mondiales. Autrement dit la jeune fille baigne depuis son plus jeune âge dans l’univers édulcoré de Disney Channel tout en adossant le statut de super star.
En 2013, deux ans après la fin d’Hannah Montana, Miley Cyrus sort Bangerz, un album en total décalage avec le registre qu’on lui connait jusque là. En ayant passé cinq ans à suivre les codes d’une chaîne pour enfants et adolescents, Miley explose cette image qu’on lui avait construite, et met un terme à cette période de sa vie. Bangerz dévoile une face encore inconnue de la jeune femme de 21 ans, troquant sa longue perruque blonde et ses sourires timides pour une coupe Rock’n’Roll et du twerk à tout va. Cet aspect de sa personnalité et de sa créativité jusque là inexplorée en choque plus d’un, fan ou non.
Nous en venons donc à Miley Cyrus & Her Dead Petz (MCDP) qui sort en 2015. C’est un album gratuit, créé indépendamment de son label de l’époque RCA, écrit et produit avec la participation du groupe américain de rock alternatif The Flaming Lips. Sur cet album les avis sont tranchés : soit on aime soit on déteste. Pour certains c’est un album absurde et inutile et pour d’autres c’est de l’ordre du génie. Le plus souvent on reproche à cet opus d’être trop long, ennuyeux et mauvais. Des sujets comme le sexe, la drogue, la mort et l’amour y sont abordés -entre autres- de manière particulièrement crue et explicite, entre deux phrases complètement insensées. Il faut savoir que Miley Cyrus & Her Dead Petz, a été enregistré dans les propres studios de l’auteure. Contrairement aux autres projets de Miley, que l’on pourrait qualifier de commerciaux, l’essence du projet MCDP est avant tout de faire de la musique, pour faire de la musique et non pour fabriquer des tubes. Miley déclare vouloir s’affranchir de toute limite et de créer selon ses propres règles.
Bien que l’ensemble de l’album m’ait plu, je sélectionne au moins ces quatre morceaux à écouter. Si vous voulez pleurer un bon coup je vous conseille Karen Don’t Be Sad et Twinkle Song. Le premier est un appel à croire en soi et ne pas écouter les mauvaises langues et le second est jolie ballade au piano racontant un rêve. Ils sont tous les deux magnifiquement interprétés sur la prestigieuse scène du Saturday Night Live.
Dans une atmosphère un peu plus trash se situent Bang Me Box, une chouette mélodie entraînante, apaisante et rock à la fois, avec des paroles sur le sexe, ce qu’on ne soupçonnerait pas si l’on ne parlait pas anglais en raison d’une ambiance musicale tout à fait innocente. Pour le dernier mais pas des moindres, BB Talk, une chanson aux sonorités légèrement psychédéliques, aux paroles sulfureuses, complètement trippante, qui met de bonne humeur. Seul le clip mettant en scène un bébé adulte joué par Miley peut s’avérer quelque peu perturbant, même en le prenant au 40ème degré. Le seul bémol sont les maladresses de l’image crée autour de l’album. Un costume qui laisse à désirer sur le live de SNL, le clip de BB Talk, celui de Dooo It!, la mise en scène du Milky Milky Milky Tour pas très inspirante.
En clair je considère MCDP comme l’album le plus cru, profond, perché, touchant, absurde mais aussi réussi que Miley Cyrus ai pu faire tout au long de sa carrière. Le regard des autres elle s’en fiche, la critique également. Sa liberté d’expression n’a jamais pris autant d’ampleur que dans cet album. J’invite les plus récalcitrants à l’écouter comme un voyage dans les méandres de l’esprit de Miley et de s’y perdre, sans chercher à comprendre le pourquoi du comment.