Il y a des morceaux qui arrivent comme une évidence, comme si leur place avait toujours été là. C’est exactement ce que propose Baroque Baroque, le projet instrumental de Jessy Thériault, avec sa nouvelle pièce Chanson populaire, dévoilée ce 29 août. Une ballade désarmante de simplicité, mais qui s’impose déjà comme un des moments phares de son prochain album Mixtape (part. 3), attendu cet automne.
Ce qui frappe d’abord avec Chanson populaire, c’est cette volonté d’aller à l’essentiel. Après avoir exploré des sonorités plus dramatiques et mélancoliques, Thériault a senti qu’il manquait une pièce plus directe, presque familière, dans la trame de son disque. Une chanson « préférée » que l’on a envie de réécouter encore et encore. Le genre de morceau qui reste en tête sans chercher à trop en faire. Une soirée, armé d’une guitare acoustique et d’un petit clavier, il s’est laissé aller à l’instant. En une seule prise, la mélodie est apparue. Comme une étincelle.
Pour comprendre ce virage, il faut plonger dans l’univers de Baroque Baroque. Originaire de Rivière-du-Loup, Jessy Thériault a d’abord évolué dans des terrains beaucoup plus rugueux avec son projet Maledog, flirtant avec l’industriel, le bruitisme et l’expérimental. Mais en 2020, en plein cœur de la pandémie, il ouvre un nouveau chapitre avec Baroque Baroque. Là, ses influences se transforment : du néoclassique au post-rock, en passant par la dream pop et l’esprit de bande sonore. Sigur Rós, Johann Johannsson, M83 ou encore Flore Laurentienn résonnent en toile de fond, mais Thériault en fait quelque chose de profondément personnel, mêlant délicatesse et grandiose, intimité et mélancolie.
Depuis 2023, il a choisi de mettre Baroque Baroque au premier plan, en lançant une série de mixtapes qui dépoussièrent des créations retrouvées dans ses disques durs. Et depuis son installation à Montréal en 2024, il développe son auditoire en montant sur scène, en tissant un lien de plus en plus fort avec le public local.
Avec Chanson populaire, on touche à une autre facette de son art : celle de l’accessibilité. C’est une œuvre qui ne cherche pas à impressionner, mais à marquer. La simplicité devient ici une force. Et pour prolonger l’expérience, un vidéoclip accompagne le morceau. Réalisé par Francis Leduc et Florence Beaudoin, il raconte l’histoire d’un vieil homme solitaire enfermé dans sa routine monotone. Jusqu’au moment où il choisit de s’émerveiller de l’ordinaire. Un miroir tendre de la chanson elle-même.
En attendant Mixtape (part. 3) cet automne, Chanson populaire agit comme un avant-goût doux, lumineux et universel. Un morceau qui, comme son titre l’indique, a tout pour devenir… populaire.